Quela Vie en Vaut la Peine. par Louis Aragon. C'est une chose Ă©trange Ă la fin que le monde. Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit. Ces moments de bonheur ces midi d'incendie. La nuit immense et noire aux dĂ©chirures blondes. Rien n'est si prĂ©cieux peut-ĂȘtre qu'on le croit.
Socrate est considĂ©rĂ© comme lâun des fondateurs de la philosophie occidentale. Pourtant il nâa rien Ă©crit, il nâa pas fondĂ© dâĂ©cole, il nâa mĂȘme jamais formulĂ© quelque thĂ©orie que ce soit. Il nâa fait que questionner sans relĂąche sur les sujets qui lâintĂ©ressaient ce faisant il a Ă©laborĂ© une nouvelle façon de penser, ou une nouvelle maniĂšre dâexaminer ce que nous pensons. Câest ce quâon appelle la mĂ©thode socratique ou la dialectique socratique dialectique » parce quâelle consiste Ă faire dialoguer les tenants de points de vue opposĂ©s. ConsidĂ©rĂ©e comme un sophiste-quelquâun qui utilise la rhĂ©torique pour duper- Socrate a Ă©tĂ© accusĂ© de corrompre la jeunesse avec ses idĂ©es .Mais il avait aussi de nombreux points disciples dont Platon, qui a transcrit ses idĂ©es dans une sĂ©rie dâouvrages dans lesquels Socrate examine diverses questions. Câest en grande partie grĂące Ă ses dialogues-lâApologie, le PhĂ©don, le Banquet, entre autres- que la pensĂ©e de Socrate lui a survĂ©cu, et quâelle a pu inflĂ©chir de façon dĂ©cisive lâĂ©volution de la philosophie occidentale. Lâexamen de la vie Socrate a vĂ©cu, en GrĂšce Ă AthĂšnes dans la seconde moitiĂ© du V siĂšcle av. J-C. Il sâintĂ©ressa Ă des questions concrĂštes, relevant de lâĂ©thique, comme par exemple la nature de la justice. Toutefois il ne se souciait guĂšre de lâemporter dans des discussions pour gagner de lâargent. Il ne recherchait pas non plus des rĂ©ponses ou des explications ; il se contentait dâexaminer sur quoi sont fondĂ©s les concepts que nous employons Ă propos de nous-mĂȘmes comme bon », mauvais » ou juste », car il estimait que la comprĂ©hension de ce que nous sommes et dâoĂč nous allons est le premier devoir de la prĂ©occupation centrale de Socrate Ă©tait donc lâexamen de la vie ; son questionnement incessant, sa remise en cause impitoyable des convictions auxquelles les gens tenaient le plus lui attira des haines mortelles. Dans sa plaidoirie lors de son procĂšs, ainsi que le rapporte Platon, Socrate dĂ©clara prĂ©fĂ©rer la mort plutĂŽt quâune vie dâignorance une vie sans examen ne vaut pas la peine dâĂȘtre vĂ©cue ». Mais en quoi consiste exactement cet examen de la vie » ? Socrate a Ă©tĂ© lâun des premiers philosophes Ă se demander en quoi consiste une bonne » vie. Pour lui, mener une bonne vie, câest parvenir au bonheur en agissant selon le bien. Et le bien » ne peut ĂȘtre discernĂ© par un examen rigoureux. Socrate rĂ©fute lâidĂ©e selon laquelle des concepts comme la vertu, le bien , seraient relatifs il insiste sur le fait quâil sâagit dâabsolus, qui valent pour tous les hommes vivant sur terre. Il considĂšre que la vertu est la possession la plus prĂ©cieuse », et que personne ne dĂ©sire rĂ©ellement faire le mal. Si ceux qui commettent de mauvaises actions agissaient contre leur conscience , ils en souffriraient, car tous les hommes recherchent lâapaisement de lâesprit ; par consĂ©quent le mal nâest pas quelque chose que lâon fait de façon volontaire. On fait le mal, pense Socrate, par manque de sagesse et de connaissance. Il en conclut quâil nây a quâun seul bien, la connaissance, et un seul mal, lâignorance. La connaissance est indissociablement liĂ©e Ă la morale-puisquâelle est le seul bien » qui soit-,et câest pourquoi nous devons examiner » notre vie en permanence. Le soin de lâĂąme Pour Socrate, le savoir peut aussi jouer un rĂŽle dans la vie aprĂšs la mort. Dans lâApologie, Platon fait prononcer Ă Socrate sa fameuse formule sur la vie sans examen », les paroles suivantes le plus grand bien de lâhomme, câest de sâentretenir chaque jour de la vertu et des autres choses dont vous mâavez entendu discourir, mâexaminant moi-mĂȘme et les autres⊠».AcquĂ©rir la connaissance, plutĂŽt que des richesses ou un rang social Ă©levĂ©, tel est le but ultime de la vie. Il ne sâagit pas dâun divertissement, ni de satisfaire notre curiositĂ©- câest notre raison mĂȘme de vivre. Qui plus est, toute connaissance est en derniĂšre instance connaissance de soi, car câest elle qui fait de nous ce que nous sommes dans ce monde-ci, et câest par elle que nous pouvons prendre soin de notre Ăąme imortelle. Dans le PhĂ©don, Socrate dit quâa vivre sans examen, lâ Ăąme est en proie Ă lâerrance, au trouble, au vertige comme si elle Ă©tait ivre », tandis que lâĂąme sage trouve lâĂ©quilibre La mĂ©thode dialectique Le plus important toutefois, câest la mĂ©thode que Socrate employait pour examiner le savoir de ses interlocuteurs. Il se plaçait lui-mĂȘme dans la posture dâun homme qui ne sait rien, et il se contentait de les questionner, en pointant les contradictions et les lacunes de leurs connaissances, pour mettre peu Ă peu les idĂ©es en lumiĂšre. Il comparaĂźt sa façon de faire au mĂ©tier de sage-femme quâexerçait sa mĂšre il se faisait accoucheur dâ travers ces discussions Socrate Ă©tait perçu comme lâhomme le plus sage dâAthĂšnes, non pas par son savoir mais parce quâil partait du principe quâil ne savait rien. Il Ă©tait aussi conscient que lâinscription qui figure au fronton du temple de Delphes , Gnothi se auton », connais toi-mĂȘme, Ă©tait aussi importante. Pour parvenir Ă connaitre le monde et Ă se connaĂźtre soi-mĂȘme, il est nĂ©cessaire de prendre la mesure de sa propre ignorance, et de se dĂ©pouiller de tout prĂ©jugĂ©. Le but de cette dĂ©marche nâest pas dâinstruire les gens, ni mĂȘme dâapprendre dâeux ce quâils peuvent savoir mais dâexplorer les idĂ©es qui sont les leurs. Câest la conversation elle-mĂȘme, menĂ©e par Socrate, qui lui permettait de progresser. GrĂące Ă ses questions, il met en lumiĂšre les idĂ©es et les prĂ©supposĂ©s de ses interlocuteurs, leur montrait les contradictions quâils recelaient, puis les conduisait Ă admettre de nouvelles conclusions. Cette façon dâexaminer une argumentation par une discussion rationnelle, Ă partir dâune position dâignorance, marque un changement complet dans la pensĂ©e philosophique. Câest la premiĂšre utilisation connue du raisonnement inductif dont sâinspireront dâautres courants et religions Le judaĂŻsme avec le Pilpoul, les saint simoniens avec la pensĂ©e dynamique, le marxisme avec la dialectique matĂ©rialiste, La sociologie avec lâEcole de Palo Alto⊠on commence par poser des prĂ©misses fondĂ©es sur lâexpĂ©rience ; on en Ă©tablit la vĂ©ritĂ©, puis on montre quâelles conduisent Ă une vĂ©ritĂ© universelle. Ce puissant outil de raisonnement a Ă©tĂ© ensuite dĂ©veloppĂ© par Aristote et ensuite par Francis Bacon pĂšre du libĂ©ralisme moderne et de la philosophie du commerce qui a fondĂ© sur lui sa mĂ©thode est Ă la base non seulement de la philosophie occidentale, mais de toutes les sciences empiriques. Il serait temps de le redĂ©couvrir et de lâappliquer au quotidien Ă tous nos raisonnements et Ă nos actions, pour une vie plus juste et responsable. Ă mĂ©diter par nous tous !
EnFrance, vous avez de nombreuses raisons dâĂȘtre optimistes. Vous ĂȘtes libres de vos mouvements, de vous exprimer, de vous vĂȘtir comme bon vous semble, de choisir le mĂ©tier qui vous plaĂźt, de faire ce que vous avez envie de faire au moment oĂč ça vous chante â certes, dans les limites de la biensĂ©ance. Si le statut de salariĂ© ne Tu dis que rien ne justifie la douleur qui vient avec cette vie. Est-ce que ça sous entendrais qu'en l'absence de douleur tu considĂšrerais que cette vie pourrait valoir la peine ? Si la vie n'est pas trop dĂ©sagrĂ©able, peut-ĂȘtre que ça vaut la peine, dans le sens oĂč ça ne coute pas grand chose. Et puis si on arrive Ă la rendre plutĂŽt agrĂ©able pourquoi pas ?Si rien ne vaut la peine, si rien n'est vraiment important, dans un sens c'est terrifiant. Surement par le besoin de sens que l'on cherche Ă combler en tant qu'humain. Mais dans un sens c'est cool. Si rien n'a d'importance, tout ne doit ĂȘtre que du bonus. Si simplement ĂȘtre bien soi-mĂȘme n'est pas suffisant, si se dĂ©velopper ne permet pas de se sentir bien, si encore oeuvrer pour un "monde meilleur" ne suffit pas, Ă mon sens il reste un dernier aspect Ă traiter. Le seul objectif que j'ai trouvĂ© pouvant m'intĂ©resser pour combler ce besoin de sens est celui de progression de l'espĂšce humaine. Par ce biais on peut voir la progression de la connaissance, oeuvrer pour tenter de fournir un Ă©lĂ©ment de rĂ©ponse supplĂ©mentaire. Et peut-Ătre que cette dĂ©marche n'est pas vaine. Je veux dire, peut ĂȘtre que quelque chose vaut la peine d'ĂȘtre dĂ©couvert ou créé. Si la vie et plus particuliĂšrement l'espĂšce humaine n'est vouĂ©e Ă rien puisqu'elle serait le fruit des hasards de l'Ă©volution, rien n'empĂȘche de laisser le bĂ©nĂ©fice du doute sur un potentiel sens qu'on pourrait lui spontanĂ©ment et ma rĂ©ponse n'est pas trĂšs construite. MĂȘme si rien ne vaut rien, peut-ĂȘtre pouvons nous nous mĂȘme crĂ©er du sens dans ce vide. Et si ce n'est pas le cas, au moins le rendre assez agrĂ©able pour apprĂ©cier la vie. Toutefois cela en vaudra la peine au bout du compte. En ce qui concerne votre vie professionnelle, câest peut-ĂȘtre le bon moment pour commencer Ă chercher un nouvel emploi. Vous ĂȘtes prĂȘt Ă relever un nouveau dĂ©fi, et de nombreuses opportunitĂ©s sâoffrent Ă vous. Enfin, assurez-vous de rester actif cette semaine. Vous avez peut ï»żC'est une chose Ă©trange Ă la fin que le monde Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit Ces moments de bonheur ces midi d'incendie La nuit immense et noire aux dĂ©chirures blondes Rien n'est si prĂ©cieux peut-ĂȘtre qu'on le croit D'autres viennent Ils ont le cĆur que j'ai moi-mĂȘme Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime Et rĂȘver dans le soir oĂč s'Ă©teignent des voix D'autres qui referont comme moi le voyage D'autres qui souriront d'un enfant rencontrĂ© Qui se retourneront pour leur nom murmurĂ© D'autres qui lĂšveront les yeux vers les nuages Il y aura toujours un couple frĂ©missant Pour qui ce matin-lĂ sera l'aube premiĂšre Il y aura toujours l'eau le vent la lumiĂšre Rien ne passe aprĂšs tout si ce n'est le passant C'est une chose au fond que je ne puis comprendre Cette peur de mourir que les gens ont en eux Comme si ce n'Ă©tait pas assez merveilleux Que le ciel un moment nous ait paru si tendre Oui je sais cela peut sembler court un moment Nous sommes ainsi faits que la joie et la peine Fuient comme un vin menteur de la coupe trop pleine Et la mer Ă nos soifs n'est qu'un commencement Mais pourtant malgrĂ© tout malgrĂ© les temp6 farouches Le sac lourd Ă l'Ă©chinĂ© et le cĆur dĂ©vastĂ© Cet impossible choix d'ĂȘtre et d'avoir Ă©tĂ© Et la douleur qui laisse une ride Ă la bouche MalgrĂ© la guerre et l'injustice et l'insomnie OĂč l'on porte rongeant votre cĆur ce renard L'amertume et Dieu sait si je l'ai pour ma part PortĂ© comme un enfant volĂ© toute ma vie MalgrĂ© la mĂ©chancetĂ© des gens et les rires Quand on trĂ©buche et les monstrueuses raisons Qu'on vous oppose pour vous faire une prison De ce qu'on aime et de ce qu'on croit un martyre MalgrĂ© les jours maudits qui sont des puits sans fond MalgrĂ© ces nuits sans fin Ă regarder la haine MalgrĂ© les ennemis les compagnons de chaĂźnes Mon Dieu mon Dieu qui ne savent pas ce qu'ils font MalgrĂ© l'Ăąge et lorsque soudain le cĆur vous flanche L'entourage prĂȘt Ă tout croire Ă donner tort IndiffĂšrent Ă cette chose qui vous mord Simple histoire de prendre sur vous sa revanche La cruautĂ© gĂ©nĂ©rale et les saloperies Qu'on vous jette on ne sait trop qui faisant Ă©cole MalgrĂ© ce qu'on a pensĂ© souffert les idĂ©es folles Sans pouvoir soulager d'une injure ou d'un cri Cet enfer MalgrĂ© tout cauchemars et blessures Les sĂ©parations les deuils les camouflets Et tout ce qu'on voulait pourtant ce qu'on voulait De toute sa croyance imbĂ©cile Ă l'azur MalgrĂ© tout je vous dis que cette vie fut telle Qu'Ă qui voudra m'entendre Ă qui je parle ici N'ayant plus sur la lĂšvre un seul mot que merci Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle Louis Aragon VieEtsâil nây a pas de vie sans besoins et de vie Ă©panouie sans une bonne « nutrition » de ceux-ci, ce nâest pas pour autant que cela suffit Ă une Ăąme humaine. Nous sommes au fond de nous-mĂȘme fondamentalement irrationnels : nous portons aux confins de nous un DĂ©sir qui nous tiraille et qui cherche Ă transcender toutes les limites qui gravitent dans notre champ dâexistence.EXTRAIT LE PETIT PAPIER » II y aura toujours un couple frĂ©missant Pour qui ce matin-lĂ sera lâaube premiĂšre II y aura toujours lâeau, le vent, la lumiĂšre Rien ne passe aprĂšs tout si ce nâest le passant. » Jâai ouvert un livre de poĂ©sie au hasard qui nâexiste toujours pas selon moi et je suis tombĂ© sur ce texte dont on retient souvent la premiĂšre phrase en pensant que câest le titre Câest une chose Ă©trange Ă la fin que le monde. » Jâaime les mots dâAragon et ce poĂšme que je relis ce matin, en retenant ces quelques lignes. Quel que soit le chemin que nous emprunterons Mika et moi serons ensemble. Nous trouverons les compromis et les solutions. Mais je retrouve les montagnes russes des sentiments et ce nâest pas confortable comme sensation. Peut-ĂȘtre Mika vit-il les mĂȘmes doutes et se veut-il fort pour me tenir debout face Ă ce projet dâadoption 18 mars 2021/ 1240 1747 Bettina KERSTENS MESCLON Bettina KERSTENS MESCLON2021-03-18 1859192021-03-18 190231 Que la vie en vaut la peine » URr2X. 182 238 184 317 359 65 106 146 103