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Dépendil de nous d’être heureux ? 1. Être heureux dépend entièrement de nous (le stoïcisme) Beaucoup de choses dans notre vie ne dépendent pas de nous. On ne peut pas tout maîtriser. Exemple: on peut perdre des proches, tomber malade ; on peut s’enrichir ou perdre son emploi soudainement ; on ne choisit pas de naître avec tel corps, dans telle
7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 1004 Par son étymologie, le bonheur bon-heur renvoie au hasard. Serait heureux celui qui a de la chance. Et, en effet, si être heureux signifie voir tous ses désirs satisfaits, ne devons-nous pas admettre que cela relève plus du hasard que de notre volonté ? La santé, l’amour semblent par exemple être des domaines dans lesquels la volonté ne suffit pas à nous prémunir contre les coups du sort. Alors, ne sommes-nous pas impuissants face aux hasards de la vie, dont notre bonheur dépend ? Pourtant, cela supposerait une forme de fatalité. Alors nous ne serions pas libres, pas suffisamment pour infléchir le cours de notre propre existence. Le bonheur ne peut-il pas être produit par notre action, notre capacité à faire évoluer la situation en notre faveur ? Ne pouvons-nous pas être les véritables artisans de notre bonheur ? Plus encore, ne peut-on pas être heureux même si nous échouons à modifier notre sort ? Il arrive d’ailleurs qu’à circonstances égales, après un deuil par exemple, l’un soit heureux à nouveau quand l’autre n’y parviendra pas. Etre heureux, c’est en effet aussi se sentir heureux, en toutes circonstances. Le bonheur se trouverait plus alors dans l’état d’esprit adopté que dans les événements vécus. Dès lors, ne dépend-il pas de nous d’éprouver ce sentiment de plénitude ? Mais comment y accéder lorsque les événements semblent y faire obstacle ? Nous essaierons donc de voir s’il dépend de nous d’être heureux. Le bonheur réside-t-il dans la réalité des événements vécus ou dans l’état d’esprit adopté face à eux ? Le bonheur n’est-il pas lié aux hasards de la vie que produisent satisfaction et insatisfaction ? Mais ne peut-on pas maîtriser notre existence pour être pleinement satisfaits ? Même lorsque les événements sont défavorables, n’est-il pas possible d’être heureux ? Notre bonheur repose sur une part de chance que nous ne maîtrisons pas… Le bonheur apparaît comme lié au hasard d’abord par son étymologie. Etre heureux signifie en effet ne manquer de rien. Or, un tel état de satisfaction totale semble difficile, impossible à atteindre. A peine avons-nous satisfait un désir qu’un autre apparaît. Le désir ne semble pas être quelque chose que l’on puisse maîtriser mais une force qui nous domine. Pire encore, le bonheur suppose une satisfaction durable, continue. Le plaisir, cette décharge ponctuelle éprouvée lorsqu’un désir est satisfait ne suffit pas à faire notre bonheur, qui lui est durable. Là encore, il semble ne pas dépendre de nous d’accéder à un tel état. Si nous pouvons mettre en œuvre nos forces pour satisfaire ponctuellement un désir, comment nous assurer que cela durera ? Ainsi, dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant définit le bonheur comme un idéal de l’imagination » impossible à définir, précisément parce qu’il nous est impossible de nous assurer que ce qui nous satisfera ponctuellement nous rendra heureux de manière pérenne. Comment savoir, par exemple, que la richesse ne nous apportera pas plus de souci que de satisfaction, que le savoir ne nous amène pas à prendre connaissance de faits dont l’ignorance nous maintenait dans une heureuse illusion ? Ainsi nous ne pouvons être les auteurs d’une satisfaction durable et totale, car nous ne savons ce qu’il adviendra demain de ce que nous souhaitons aujourd’hui. Cela montre que le bonheur ne dépend pas de nous il faudrait pour cela, dit Kant, être omniscient. Comment, d’ailleurs, pourrions-nous espérer atteindre une satisfaction totale alors que nous vivons en société ? Le bonheur ne dépend pas de nous, individus, parce qu’il dépend de nous, communauté. Si le bonheur est un état de satisfaction totale et durable, il dépendra aussi de la régulation politique qui peut nous apporter cette satisfaction du point de vue économique en assurant une croissance nous garantissant une satisfaction matérielle, social en nous protégeant, précisément, contre les aléas de l’existence comme la maladie, les accidents, le chômage, politique nous rendant libres. En somme, si la déclaration d’indépendance des Etats-Unis reconnaît le droit à la recherche du bonheur comme un droit naturel et inaliénable, elle reconnaît aussi que ce droit doit être garanti par l’Etat, qu’il ne dépend pas seulement de nous mais de ce que la collectivité à laquelle nous appartenons nous fournit comme environnement. Il ne dépend donc pas de nous d’être heureux car si le bonheur est un état de satisfaction total et durable, nous n’avons pas une maîtrise suffisante du cours des choses pour éviter les événements qui pourraient nuire à notre pleine satisfaction. Est-ce à dire alors que l’homme est impuissant face au cours de sa propre existence ? La liberté dont nous sommes supposés être dotés n’implique-t-elle pas que nous soyons capables d’agir sur le cours des choses pour, loin de rester passifs, être les artisans d’un bonheur qui dépendrait alors entièrement de nous ? … mais nous pouvons essayer d’infléchir le cours de notre existence pour atteindre le bonheur… N’y a-t-il pas, en effet, une forme de mauvaise foi à prétendre que nous sommes malheureux par le coup du sort ? La liberté ne suppose-t-elle pas au contraire une capacité à agir sur la réalité pour la transformer ? Dire que le bonheur ne dépend pas de nous, ce serait renoncer à cette liberté qui nous est pourtant essentielle. La liberté désigne la capacité à agir en accord avec notre volonté, envers et contre la réalité matérielle, naturelle, sociale, etc… S’abriter derrière les événements pour justifier que nous ne puissions être heureux, c’est s’avouer vaincus face à la réalité. C’est en somme une forme de cette mauvaise foi dont parle Sartre, qui consiste précisément à se réfugier derrière les circonstances pour se décharger de l’énorme poids des responsabilités attachées à notre totale liberté. Or, même celui qui est en prison est, dit Sartre, capable d’agir sur son destin pour améliorer sa situation, essayer de se faire libérer, de s’échapper... S’il nous faut prendre notre liberté au sérieux, alors nous devons admettre que le bonheur dépend de nous. Même si nous vivons des situations que nous n’avons pas choisies, nous restons libres de choisir ce que nous en faisons, nous restons libres d’essayer de les transformer et d’agir sur la réalité sans nous contenter de la subir. C’est peut-être la raison pour laquelle tous ne parviennent pas à être heureux. Le bonheur dépendrait en effet de notre puissance. En tant que satisfaction de nos désirs, le bonheur est alors essentiellement lié à notre liberté d’agir. Tous ne peuvent pas obtenir ce qu’ils désirent, le bonheur est alors relatif non seulement parce que nous n’en avons pas tous la même définition, mais aussi parce que nous ne sommes pas tous égaux en termes de puissance. Nous ne possédons pas tous le même pouvoir d’infléchir la réalité, et c’est aussi en cela que le bonheur dépend de nous. C’est bien ce qui fait à dire à Calliclès, dans le Gorgias, que le bonheur consiste à laisser libre cours à ses désirs, pour celui qui est assez puissant pour les satisfaire. La liberté est pouvoir, avant tout politique, celui de l’homme né fils de roi ou qui a su se hisser à un poste de commandement. Seul celui doté d’une telle puissance peut être heureux, car lui seul peut extraire de la réalité, par sa force, ce qui lui permettra de satisfaire ses désirs. Alors, le bonheur, comme satisfaction de nos désirs, dépend donc de nous. Il est relatif à notre degré de liberté et de puissance. Pourtant, dans une même situation, de maladie par exemple, il est possible que l’un, même impuissant, soit heureux là où l’autre ne l’est pas. Cela n’indique-t-il pas que le bonheur dépend de nous, d’abord dans le sens où il réside dans notre état d’esprit plus que dans les circonstances vécues qui s’imposent à nous ? … même si le bonheur tient d’abord à notre manière d’être. Le bonheur est en effet aussi un sentiment, un état vécu. Dès lors, il peut reposer plus dans ce que nous pensons des circonstances qui nous incombent. Même dans des circonstances défavorables, il nous est ainsi possible d’accéder au bonheur grâce à la manière dont nous abordons ces événements. N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que nous faisons pour un ami traversant une période difficile ? Nous ne restons pas silencieux, mais essayons de le réconforter, le raisonner pour qu’il puisse envisager un futur bonheur possible au-delà de sa tristesse immédiate. Si nous le faisons pour les autres, ne pouvons-nous pas le faire pour nous-mêmes ? Nous sommes habitués à nous croire impuissants face aux coups du sort. Mais ce ne sont pas les événements qu’il faut forcer en notre faveur pour être heureux, c’est à nous-mêmes que nous devons faire violence pour nous obliger à voir ce qu’il y a de positif là où la tristesse domine. Une fois passés le choc et la tristesse d’un deuil, par exemple, nous pouvons envisager d’être heureux, si nous ne nous focalisons pas sur ce que nous n’avons pas ou plus perte irréparable à l’égard de quoi nous ne pouvons rien, pour porter notre attention sur ce que nous avons les souvenirs qui restent du disparu par exemple, la mémoire que nous portons de lui. Alors, vivre un deuil, même vivement, n’annule pas toute possibilité d’un bonheur futur. Il nous appartient d’attacher notre esprit à ce que nous avons plutôt qu’à ce que nous n’avons pas. Là est le sens de la maxime stoïcienne, nous invitant à distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, comme le dit Epictète. On accède au bonheur par la volonté, car elle nous permet de voir et penser la réalité sous l’angle nécessaire pour être heureux. Rousseau va finalement dans le même sens dans la Nouvelle Héloïse, même s’il arrive à une conclusion contraire nous invitant à nous réfugier dans le pays des chimères ». Ce n’est pas en essayant de transformer une réalité face à laquelle nous sommes souvent impuissants que l’on peut faire son propre bonheur, mais en nous satisfaisants de ce que nous avons, soit ce qui dépend de nous, soit ce refuge que constitue l’imagination, l’anticipation, ce bonheur avant le bonheur qu’est le désir. Le bonheur dépend donc de nous. Certes, les circonstances extérieures pèsent sur nous et nous font éprouver, ponctuellement, tristesse ou joie, mais le bonheur, état de plénitude qui dure, ne se trouve pas dans l’aléa des circonstances. Il est dans ce que nous en faisons. Maigre consolation pour celui qui est frappé par une tragédie, et sans doute dans certains cas il ne reste rien vers quoi se tourner pour compenser ce que nous n’avons plus. En cela, sans doute ne pouvons-nous pas toujours être heureux. Mais si nous pouvons l’être, cela dépend de nous et de notre capacité à accepter les événements. Published by N'DIAYE - dans Plans de cours TL
Doncpour Epicure, pour être heureux, il faut limiter ses désirs afin de ne pas souffrir dans son âme et de ne pas souffrir dans son corps. Et il essaie de se prémunir contre de mauvaise compréhension de sa doctrine. Alors le bonheur dépend il de nous ? Pour Epicure oui, car nous pouvons apprendre à distinguer entre les bons désirs qui
Sujet corrigé de l'épreuve du BAC S 2010 de Philosophie Sujet numéro 1 - dissertation Dépend t-il de nous d'être heureux ? Introduction Dépend-t-il de nous d’être heureux ? Nous devons pour répondre à cette question essentielle nous interroger sur les conditions de notre bonheur et sur les conditions de possibilité d’être heureux. De quels facteurs notre bonheur dépend-il ? Il y a des facteurs extérieurs face auxquels nous sommes dans une totale impuissance ? Mais quels sont l’autre facteur, n’a-t-on pas les moyens d’assumer notre bonheur en fonction de nos choix et de nos actes, l’homme se fait-il lui-même, sommes-nous la somme de nos actes ainsi que le dirait Jean Paul Sartre ? Les moyens dont nous disposons sont-ils limités ? Nous devons bien admettre que le concept de bonheur, concept fondamental en philosophie est corrélatif de la liberté et du désir. Dans le but de cerner la problématique du bonheur et de répondre à notre question première, nous verrons dans un premier temps, les conditions de possibilité du bonheur en ne prenant en compte que les conditions objectives extérieures, dans un second temps, nous montrerons que le seul véritable obstacle au bonheur est l’homme lui-même. Mais le cherche-t-il vraiment ? Met-il tout en œuvre pour y parvenir, est-ce là la quête essentielle de notre vie ? Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !C'est partiDéveloppement I – Les conditions de possibilité du bonheur les conditions extérieures Dans le but d’illustrer cette idée, nous devons tout d’abord poser le bonheur comme un concept particulier, à savoir comme le fait d’attendre quelque chose que l’on n’a pas encore, de voir ses désirs et attentes à satisfaire. Nous devons donc dans cette optique-là , nous tourner vers le monde dans l’espoir qu’il s’accorde avec nos désirs les plus nombreux, mais de quoi dépend cet accord ? Un accord, une osmose totale voire parfaite avec le monde sont-ils envisageables ? Il nous faut bien admettre qu’un tel accord dépendrait de conditions objectives extérieures, du facteur chance qui varie d’un individu à un autre, mais le facteur primordial à notre étude serait plutôt notre propre nature. Certes il va de soi que tous les hommes tendent naturellement au bonheur mais paradoxalement, ainsi que s’accordent à le dire les philosophes, notre nature est un obstacle au bonheur, l’homme est en effet un être plein de contradiction comme le confirme la philosophie pascalienne. Les hommes se trompent quant à la vraie finalité du bonheur et estiment le plus souvent que les biens matériels, la reconnaissance sociale et la bonne santé peuvent suffire mais cela dépend encore davantage de facteurs extérieurs. Enfin le bonheur peut aussi dépendre de celui des autres qui peuvent être également un des obstacles à notre propre bonheur. Nous ne sommes pas indifférents au bien être d’autrui et en particulier aux êtres qui nous sont proches, l’homme est un être social, de relation et le plus souvent notre idéal de bonheur englobe celui de nos enfants, parents et amis. Transition Mais ces facteurs extérieurs suffisent-ils à justifier l’échec du bonheur ? L’homme n’est-il pas responsable de lui-même ? Besoin de progresser en cours philosophie ? II – L’homme est seul maître de sa vie et de son bonheur Ainsi les obstacles ne seraient pas qu’extérieurs mais dépendraient bien plus de nous et de notre nature. Mais qu’en est-il, notre nature est-elle inhérente au bonheur ? Les hommes refusent d’admettre que leurs désirs puissent ne pas être comblés, or nous dirons pour reprendre les mots de Descartes, qu’il vaut mieux changer ses désirs que l’ordre du monde. L’aspect insatiable des désirs inhérents à notre nature fait que nous sommes condamnés à notre finitude et à la frustration. L’homme doit de ce fait apprendre à gérer et à réguler ses tendances narcissiques et ses penchants. De cette lucidité et de cette grande prise de conscience il découle un savoir douloureux de ce que nous sommes et de ce que sont les choses. Il faut que nous nous rendions à l’évidence de manière à connaître nos limites, savoir que nous ne sommes que des hommes et que nous nous heurterons sans cesse à notre propre impuissance. L’oracle de Delphes, connais-toi toi-même » de Socrate serait un des plus beaux enseignements pour le genre humain. En outre, il nous faut nous imprégner des sagesses épicuriennes et stoïciennes de manière à maîtriser ce qui dépend de notre désir et de nos représentations comme la mort et le hasard. Notre impuissance à obtenir tout ce que l’on désire doit nous forcer à nous accorder avec le monde et nous contenter de ce qui est en acceptant ce qui nous anime. Il semblerait donc que seule une connaissance de soi approfondie permettrait de mieux savoir ce que sont nos désirs et ce qu’ils valent en nous ouvrant par la conscience à une sélection de certains désirs préférables à d’autres de façon à éviter certaines souffrances. Enfin, l’autre dans notre lucidité et nos réflexions doit nous montrer que nous ne sommes pas seuls et que notre bonheur ne dépend pas que de nous. Conclusion L’homme a donc un devoir de bonheur qui ne doit pas exclure le sens de l’altérité et qui suppose une connaissance de soi au sens de l’adage socratique et des sagesses stoïciennes et épicuriennes. Cependant, notre prise de conscience doit nous familiariser avec l’idée que le bonheur n’est pas un état durable mais seulement un idéal à approcher. On peut le qualifier d’état plus ou moins accessible si on entend par là un renouvellement du désir. Ainsi, nous dirons que le bonheur n’est pas un état mais la recherche de celui-ci, une quête dirait Pascal car nous ne le possédons jamais vraiment. Le concept de bonheur doit s’accompagner d’une certaine dignité dans le sens où l’homme doit se rendre digne d’être heureux de la manière la plus kantienne qui soit.Ilest inévitable que nous ne soyons jamais heureux – Pascal. 4 janvier 2021 L'équipe Intégrer Sciences Po 0 Commentaire. Blaise Pascal dans ses Pensées, 47-172, constate avec froideur : Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais.
Quelques citations sur le bonheur pour introduire cette notion. La citation peut notamment être utilisée pour faire une accroche, je vous renvoie à cet article sur la méthode de l’accroche. Par ailleurs, vous pouvez citer des auteurs dans votre devoir, mais cela doit rester mesuré. Une citation ne remplace pas un argument et il faut toujours expliquer une citation. Le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l’imagination » Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs. Selon Kant, il faut distinguer deux facultés intellectuelles, la raison et l’imagination. La raison est la faculté d’enchainer des propositions de manières logique, elle fait des raisonnements. Au contraire, l’imagination va créer des images à partir de ce que nous avons déjà senti, mais de manière imprécise et vague. Dire que le bonheur est une idée de l’imagination signifie donc que nous n’en avons pas une idée claire mais plutôt fantasmée et qu’il va donc être difficile pour nous d’atteindre ce bonheur. Cela serait beaucoup plus simple si le bonheur était une idée de la raison car nous aurions alors une méthode logique pour atteindre le bonheur. Carpe Diem » Horace 65-8 av JC, Odes Cueille le jour » recommande le poète latin Horace à la jeune Leuconoé. Ce vers, qui fait du jour un fruit à croquer est devenu célèbre. Pourtant on le comprend souvent mal. Horace est un admirateur d’Epicure et loin d’encourager l’hédonisme c’est-à -dire la recherche perpétuelle de petits plaisirs, il nous encourage ici à éviter les désirs susceptibles de nous rendre inquiets et malheureux. Le véritable bonheur implique de savourer l’instant présent certes mais dans le cadre d’une discipline de vie exigeante qui suit la prudence et la modération. La vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui ». Schopenhauer, Le Monde comme Volonté et comme Représentation, Livre IV, §56-57 Selon Schopenhauer, le bonheur est impossible à atteindre réellement à cause du désir. En effet, quand nous désirons nous souffrons de ne pas avoir encore ce que nous voulons et quand nous avons ce que nous désirons, nous sommes finalement très rapidement habitué et nous sombrons donc dans l’ennui. Une citation sur l’impossibilité du bonheur dans les citations sur le bonheur. Nous ne vivons jamais, mais espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais ». Pascal 1623–1662, Pensées Une des citations sur le bonheur parmi les plus connues. Selon Pascal, les hommes ne sont pas heureux quand ils laissent leurs pensées se focaliser sur le passé ou le futur. Il remarque que nous avons tendance à ne jamais vivre dans le moment présent, mais à être toujours dans la nostalgie ou le regret du passé qui ne peut pas revenir ou dans l’inquiétude ou l’espoir pour le futur mais alors nous n’y sommes pas encore. Or quand nous ne faisons qu’espérer être heureux dans le futur, nous oublions complètement d’être d’abord heureux au présent et c’est le seul temps où nous pouvons effectivement l’être. Nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l’instant présent ne pourrait exister sans la faculté d’oubli » Nietzsche, Seconde considération inactuelle. Selon Nietzsche, il est important pour espérer être heureux de ne pas vivre constamment dans le passé. Il considère que si nous ne n’oublions rien, nous serions alourdi par le poids des souvenirs et des regrets. Il est donc nécessaire selon lui d’oublier afin de pouvoir vraiment être libre et heureux dans le moment présent. Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses ». Epictète, Manuel, V Epictète est un stoïcien et en bon stoïcien, il développe une philosophie qui a pour but de nous aider à être indépendant des circonstances et événements qui ont lieu dans notre vie. Selon lui, ce qui nous affecte et peut nous faire perdre le contrôle, ce ne sont pas réellement les événements tragiques de notre vie mais la manière dont nous jugeons ces événements. Si nous disons c’est une catastrophe, je ne m’en remettrai jamais », ça n’est pas du tout la même chose que si nous considérons que cet événement est dans le cours des choses et j’irai mieux bientôt ». Il n’y a qu’une route vers le bonheur, c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté. » Épictète 50–125, Entretiens Epictète, stoïcien, enseigne comment ne pas être atteint par les événements. Une bonne manière d’y arriver consiste d’abord à ne pas essayer de contrôler ce qui ne dépend pas de nous, il faut ainsi renoncer à contrôler notre corps qui vieillira nécessairement ou encore notre réputation qui dépend des autres. En revanche, nos pensées et nos désirs, eux, dépendent de nous et nous pouvons apprendre à les contrôler. C’est un grand bien à notre avis que de se suffire à soi-même, non qu’il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l’abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons. » Epicure, Lettre à Ménécée Pour Epicure, le désir peut être considéré comme un manque de quelque chose que l’on a pas encore, mais que l’on souhaite obtenir. Alors, le désir apparaît d’abord comme un manque, une douleur et si l’on désire quelque chose de difficile à obtenir cela sera plus douloureux encore car nous ne sommes pas sûrs de l’atteindre ou cela va prendre du temps. C’est pourquoi, pour Epicure, le bonheur c’est l’absence de troubles dans l’âme. Si nous sommes perpétuellement inquiets car nous voulons absolument des biens de luxe et n’y arrivons pas alors nous ne sommes pas heureux. Atteindre le bonheur c’est donc d’abord limiter ses désirs pour ne garder que les désirs les plus simples à satisfaire. La santé du corps, la tranquillité de l’âme sont la perfection de la vie heureuse. » Epicure, Lettre à Ménécée Epicure, dans la Lettre à Ménécée, donne plusieurs recommandations pour atteindre le bonheur. A ses yeux, le bonheur c’est le plaisir, mais il faut ici faire attention aux contresens, car par plaisir Epicure entend la suppression de la douleur. Il ne s’agit donc pas de dire qu’il faut multiplier les plaisirs et que cela rendra heureux comme peut le faire un hédoniste. Au contraire, pour Epicure, on est heureux quand on ne souffre pas ! Il le dit en ces termes La santé du corps, la tranquillité de l’âme sont la perfection de la vie heureuse ». La question est donc de déterminer comment ne pas souffrir ni dans son corps ni dans son âme. Si vous avez aimé, n'hésitez pas à partager ! iNGuTn. 71 216 91 393 272 302 201 83 5