Laube Ă©veille le nid Ă l'heure accoutumĂ©e, Le chaume dresse au vent sa plume de fumĂ©e, Le rayon, flĂšche d'or, perce l'Ăąpre forĂȘt ; Et plutĂŽt qu'arrĂȘter le soleil, on ferait Sensibles Ă l'honneur et pour le bien fougueuses Les Ăąmes de Baroche et de
Lâaube est moins claire, lâair moins chaud, le ciel moins pur ; Le soir brumeux ternit les astres de lâazur. Les longs jours sont passĂ©s ; les mois charmants finissent. HĂ©las ! voici dĂ©jĂ les arbres qui jaunissent ! Comme le temps sâen va dâun pas prĂ©cipitĂ© ! Il semble que nos yeux, quâĂ©blouissait lâĂ©tĂ©, Ont Ă peine eu le temps de voir les feuilles vertes. Pour qui vit comme moi les fenĂȘtres ouvertes, Lâautomne est triste avec sa bise et son brouillard, Et lâĂ©tĂ© qui sâenfuit est un ami qui part. Adieu, dit cette voix qui dans notre Ăąme pleure, Adieu, ciel bleu ! beau ciel quâun souffle tiĂšde effleure ! VoluptĂ©s du grand air, bruit dâailes dans les bois, Promenades, ravins pleins de lointaines voix, Fleurs, bonheur innocent des Ăąmes apaisĂ©es, Adieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosĂ©es ! Puis tout bas on ajoute ĂŽ jours bĂ©nis et doux ! HĂ©las ! vous reviendrez ! me retrouverez-vous ? Voter pour ce poĂšme!
AUTOMNEde Victor HUGO, qu'on ne présente plus, mais qu'on lit encore et toujours avec tant de plaisir ! L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ; Le soir brumeux ternit les astres de l'azur Les longs jours sont passés, les mois charmants finissent, Hélas ! Voici déjà les arbres qui jaunissent ! Comme le temps s'en va d'un pas précipité ! Il
Mot-clĂ© - HUGO Lâaube est moins claire, Victor Hugo Lâaube est moins claire, lâair moins chaud, le ciel moins pur ; Le soir brumeux ternit les astres de lâazur. Les longs jours sont passeÌs ; les moins charmants finissent. HeÌlas ! Voici deÌjaÌ les arbres qui jaunissent ! Comme le temps sâen va dâun pas preÌcipiteÌ ! Il semble que nos yeux, quâeÌblouissait lâeÌteÌ, Ont aÌ peine eu le temps de voir les feuilles vertes. Pour qui vit comme moi les feneÌtres ouvertes, Lâautomne est triste avec sa bise et son brouillard, Et lâeÌteÌ qui sâenfuit est un ami qui part. Adieu, dit cette voix qui dans notre aÌme pleur, Adieu, ciel bleu ! Beau ciel quâun souffle tieÌde effleure ! VolupteÌs du grand air, bruit dâailes dans les bois, Promenades, ravins pleins de lointaines voix, Fleurs, bonheur innocent des aÌmes apaiseÌes, Adieu, rayonnements ! Aubes ! Chansons ! RoseÌes ! Puis tout bas on ajoute oÌ jours beÌnis et doux ! HeÌlas ! Vous reviendrez ! Me retrouverez-vous ? Demain, dĂšs l'aube, Victor Hugo Par Laurence Brun le mardi 26 septembre 2017, 1722 Demain, deÌs lâaube, aÌ lâheure ouÌ blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu mâattends. Jâirai par la foreÌt, jâirai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixeÌs sur mes penseÌes, Sans rien voir au-dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbeÌ, les mains croiseÌes, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni lâor du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand jâarriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyeÌre en fleur.
Toutvient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort, -. Puis le vaste profond silence de la mort ! (1) C'est le 19 mars de cette mĂȘme annĂ©e 1846 que V. Hugo avait prononcĂ© son premier discours Ă la Chambre des pairs. Victor Hugo, 11 juillet 1846 (Les Contemplations, 1856)
2nde 5 Devoir surveillĂ© durĂ©e 3 heures ; coefficient 4. Vous ferez le commentaire du poĂšme suivant. Victor HUGO 1802 â 1885 est le chef de file du mouvement romantique en France. Il excella dans les trois genres littĂ©raires roman, théùtre et poĂ©sie. Il fut Ă la fois un auteur engagĂ©, prĂȘt Ă dĂ©fendre les faibles et les opprimĂ©s, et un poĂšte lyrique. Câest un des plus grands Ă©crivains de la littĂ©rature française. Lâaube est moins claire. L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ; Le soir brumeux ternit les astres de l'azur. Les longs jours sont passĂ©s ; les mois charmants finissent. HĂ©las ! voici dĂ©jĂ les arbres qui jaunissent ! Comme le temps s'en va d'un pas prĂ©cipitĂ© ! Il semble que nos yeux, qu'Ă©blouissait l'Ă©tĂ©, Ont Ă peine eu le temps de voir les feuilles vertes. Pour qui vit comme moi les fenĂȘtres ouvertes, L'automne est triste avec sa bise et son brouillard, Et l'Ă©tĂ© qui s'enfuit est un ami qui part. Adieu, dit cette voix qui dans notre Ăąme pleure, Adieu, ciel bleu ! beau ciel qu'un souffle tiĂšde effleure ! VoluptĂ©s du grand air, bruit d'ailes dans les bois, Promenades, ravins pleins de lointaines voix, Fleurs, bonheur innocent des Ăąmes apaisĂ©es, Adieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosĂ©es ! Puis tout bas on ajoute ĂŽ jours bĂ©nis et doux ! HĂ©las ! vous reviendrez ! me retrouverez-vous ? Victor HUGO, Toute la lyre Ă©ditions posthumes, 1888 ; 1893. Code des couleurs -1Ăšre Ă©tape de l'introduction prĂ©sentation de l'Ă©poque et du mouvement littĂ©raire. -2Ăšme Ă©tape de l'intro prĂ©sentation de l'auteur et de l'oeuvre dont Ă©mane le texte Ă commenter. -3Ăšme Ă©tape prĂ©sentation de l'extrait. -4Ăšme Ă©tape annonce des axes de lecture. -Connecteur logique. -Amorce d'un axe de lecture. -Rappel de l'axe de lecture en cours. -Transition. -1Ăšre Ă©tape de la conclusion rappel des axes de lecture du devoir. -2nde Ă©tape de la conclusion Ouverture. Devoir dâAmaury R. Le XIXĂšme siĂšcle est marquĂ© par de nombreux troubles en France, ainsi que par lâapparition du mouvement Romantique dans sa premiĂšre moitiĂ©. En opposition au Classicisme, le mouvement culturel et artistique cherche Ă exprimer ses sentiments, souvent projetĂ©s sur la nature. Son chef de file en France est Victor Hugo, tour Ă tour auteur engagĂ© et poĂšte lyrique. La crĂ©ation avait une telle ampleur, quâon dĂ©couvrit Ă sa mort de nombreux textes non publiĂ©s, enfin mis Ă jour dans le recueil Toute la lyre en 1888. Une des poĂ©sies le composant sâintitule Lâaube est moins claire, Ă©crite en alexandrins qui sont eux-mĂȘmes regroupĂ©s en trois strophes la premiĂšre de sept vers, la deuxiĂšme de neuf vers et la derniĂšre est un distique. Le poĂšte a axĂ© ce poĂšme sur la Nature, et lâĂ©lĂ©gie ainsi que la fuite du temps. Tout dâabord, la nature occupe une place centrale. En effet, on retrouve en abondance le champ lexical de la nature le ciel » les jours » feuilles » brouillard » bois » pour en citer quelques uns. De plus, aux vers 12 Ă 16, on remarque une accumulation dâĂ©lĂ©ments naturels, accentuant dâautant plus cette omniprĂ©sence VoluptĂ©s du grand air, bruits dâailes dans les bois Promenades, ravins ». Tout cela montre la part importante de la nature. De mĂȘme, chez les romantiques, la nature miroite le lyrisme ou les Ă©motions souvent intenses de lâauteur. La nature est donc utilisĂ©e par le poĂšte pour projeter ses sentiments. La nature semble triste » tandis que le poĂšte est lui aussi en proie au dĂ©sarroi. Cela est trĂšs clair en observant la forme les strophes ne comptent pas le mĂȘme nombre de vers, signe de son trouble. Le vers 7 rime avec le vers 8 alors quâils ne font pas partie de la mĂȘme strophe vertes » et ouvertes » et les alexandrins sont nombreux Ă avoir une cĂ©sure qui nâest pas Ă lâhĂ©mistiche Promenades, ravins pleins de lointaines voix » Tout cela dĂ©montre une absence dâharmonie, visible aussi grĂące Ă la nature. En outre, lâauteur attribue une place importante aux sens humains, unique interaction entre le poĂšte et la nature. Dans la strophe 1, il y a le champ lexical de la vue, comportant claire », ternit », jaunissent », yeux », Ă©blouis », vertes » et dans la strophe 2 le champ lexical de lâouĂŻe voix », bruit », chansons ». Cette profusion, symbole des Ă©changes entre la nature et le receveur est une preuve du rĂŽle visible de la nature. Enfin la nature est personnifiĂ©e et mĂȘme divinisĂ©e. Le poĂšte sâadresse Ă la nature Ă la deuxiĂšme personne du pluriel vous » confiant Ă cette derniĂšre une dimension humaine. On trouve Ă©galement une dizaine de points dâexclamation dans le texte ; 5 ; 12 ; 16 ; 17 et 18. Ces exclamations forment une requĂȘte Ă MĂšre Nature. Au vers 18, le poĂšte dit vous reviendrez » en parlant de la nature et des jours bĂ©nis », mot faisant partie du vocabulaire religieux. Et surtout, au vers 17, le poĂšte pousse lâinvocation ĂŽ », presque implorant cette figure supĂ©rieure. Tout cela montre la face Ă©ternelle de la nature. La nature occupe une place centrale dans le poĂšme. Câest aussi le seul Ă©lĂ©ment Ă ne pas avoir de caractĂšre Ă©phĂ©mĂšre. LâĂ©lĂ©gie et la fuite du temps sont Ă©galement deux thĂšmes importants du dâabord, lâĂ©lĂ©gie est le regret dâune Ă©poque passĂ©e et heureuse, dans un prĂ©sent plus triste. On retrouve de prime abord un vocabulaire apprĂ©ciatif aube » pur » charmant » fleurs » bonheur » doublĂ© par la pĂ©riphrase les astres de lâazur » insistant sur leur beautĂ© et accompagnĂ© par le chiasme grammatical et presque lexical ciel bleu !beau ciel » qui lui aussi accentue sa beautĂ©. Les mots bonheur innocent » nos yeux » et notre Ăąme » font penser au champ lexical de la sensualitĂ©, connotĂ© de maniĂšre extrĂȘmement positive. Malheureusement ce vocabulaire apprĂ©ciatif est systĂ©matiquement disqualifiĂ©. Lâanaphore de Adieu » ; v12 et 16 martĂšle la perte des Ă©lĂ©ments apprĂ©ciatifs. Il ya aussi lâanaphore de moins » qui disqualifie tour Ă tour les adjectifs claire », chaud » et pur ». Le rythme ternaire amplifie dâautant plus cette perte. Le verbe ternit » disqualifie de mĂȘme la pĂ©riphrase. Il y a aussi dans le poĂšme la prĂ©sence de verbes au prĂ©sent est » et au passĂ© sont passĂ©s » signe de lâĂ©lĂ©gie et de la fuite du temps. Le texte contient de surcroĂźt les signes du temps qui passe. On a tout dâabord une impression de mouvement créée par les expressions Les longs jours sont passĂ©s » les mois charmants finissent » Comme le temps sâen va dâun pas prĂ©cipitĂ© » et sâenfuit » Cela crĂ©e lâimpression que tout avance et passe sans quâon puisse empĂȘcher quoi que ce soit. Le poĂšte essaye nĂ©anmoins de sây opposer comme le montre lâinvocation ĂŽ » suppliant dĂ©sespĂ©rĂ©ment le temps. Mais il se rĂ©signe rapidement lâanaphore de HĂ©las ! » ; 18 est lĂ pour lâattester, ayant la forme dâun soupir. Le temps au contraire montre une forme dâempressement dĂ©jà » ; Ă peine eu le temps » symbole dâune accĂ©lĂ©ration plutĂŽt que dâun ralentissement. Cela amĂšne Ă un caractĂšre mortifĂšre me retrouverez vous ? » le poĂšte sachant que lui nâest pas Ă©ternel. Comme ces mots sont les derniers du poĂšme ils pourraient former les derniĂšres paroles dâun dĂ©funt, ce qui prouve encore la prĂ©sence de la fuite du temps. De plus, les saisons sont les reflets du temps qui passe, comme la nature reflĂšte les pensĂ©es de lâĂ©crivain. LâĂ©tĂ© Ă©blouiss[ant] » a une connotation largement mĂ©liorative au travers du poĂšme. La mĂ©taphore lâĂ©tĂ© [âŠ] est un ami » en est la preuve formelle, insistant sur le fait de ressentir du bien-ĂȘtre pendant cette saison avec lâutilisation de la mĂ©taphore. Or, lĂ aussi, lâĂ©tĂ© devient lâautomne symbole de la dĂ©chĂ©ance qui jaunissent » et qui amĂšne ses malheurs Lâautomne est triste avec sa bise et son brouillard » Le passĂ© heureux quâest lâĂ©tĂ© se transforme donc en prĂ©sent terne » dĂ©crivant parfaitement lâĂ©lĂ©gie et la fuite du temps. Le poĂšme est donc axĂ© sur la nature Ă©ternelle et la fuite du temps ou lâĂ©lĂ©gie. Victor Hugo reprend le thĂšme universel du temps qui passe provenant de lâhĂ©ritage antique et Ă©picurien. Horace introduisit le concept du Carpe Diem » ou cueillir le jour prĂ©sent, qui dĂ©file inlassablement. Cette idĂ©e atemporelle fut reprise par Ronsard au XVIĂšme siĂšcle puis par le mouvement Romantique. NĂ©anmoins, Victor Hugo modernise le poĂšme avec une structure atypique pour montrer son Ă©tat mental. Les surrĂ©alistes sâen inspireront plus tard, notamment avec Apollinaire et Le Pont Mirabeau ». Amaury R., 2nde section internationale, mars 2016. *** Devoir de Macarena R. Le XIXĂšme siĂšcle a Ă©tĂ© marquĂ© par de nombreux changements politiques en France. En effet, Victor Hugo fut un auteur engagĂ©, mais Ă©galement, le chef de file du romantisme en France, ainsi quâun poĂšte lyrique. Câest un des plus grands Ă©crivains de la littĂ©rature française. Son recueil de poĂšme Toute la lyre a Ă©tĂ© paru aprĂšs sa mort, en 1888, puis en 1893. Son principal poĂšme se nomme Lâaube est moins claire ». Celui-ci ne comporte pas de rĂ©elle structure. NĂ©anmoins, il est composĂ© de trois strophes inĂ©gales et dâalexandrins. Il est axĂ© sur le registre Ă©lĂ©giaque et sur la nature mĂ©taphorique de la fuite du temps.* Tout dâabord, le registre Ă©lĂ©giaque est trĂšs prĂ©sent pendant le romantisme. Il consiste Ă regretter une Ă©poque heureuse mais passĂ©e qui, maintenant, est finie. Celle-ci est frĂ©quente dans le poĂšme, comme le montrent les jours bĂ©nis et doux » v. 17, les mois charmants finissent » v. 3, le temps sâen va dâun pas prĂ©cipitĂ© » v. 5, les longs jours sont passĂ©es » v. 3, HĂ©las » v. 4, Adieu » Alors que le prĂ©sent est plus triste » v. 9 et monotone brouillards » v. 9, arbres qui jaunissent » v. 4, lâaube est moins clair » v. 1, lâair moins chaud » v. 1, le ciel est moins pur » v. 1, brumeux » v. 2, ternit » v. 2. On comprend alors que son passĂ© joyeux se dĂ©roulait en plein Ă©tĂ© feuilles vertes » v. 7, lâĂ©tĂ© sâen fuit » v. 10, ciel bleu » rayonnements » v. 16, rosĂ©es » v. 16 notamment avec la personnification au vers 10 un ami qui part » qui se rĂ©fĂšre Ă la pĂ©riode estivale. En revanche son prĂ©sent est malheureux, en automne » v. 9, il fait Ă©cho avec les arbres qui jaunissent » On observe Ă©galement deux temporalitĂ©s, le prĂ©sent, confĂ©rer les verbes est » v. 1, sont » v. 3, ternit » v. 2, ceux-ci sont connoter de façon pĂ©jorative, tandis que le passĂ© est considĂ©rĂ© valorisant et mĂ©lioratif, grĂące aux verbes ont eu » v. 7 et Ă©blouissait » v. 6. De plus, la paronomase qui rapproche les adjectifs bleu » et beau » v. 12 permet de se souvenir de cette Ă©poque heureuse avec un paysage magnifique. En outre, celle-ci se dĂ©roule le soir » v. 2, comme le prouvent les astres » et Ă©galement lâair moins chaud » v. 1, ceci connote la solitude du moment prĂ©sent dans le registre Ă©lĂ©giaque. NĂ©anmoins, la ponctuation forte prĂ©sente tous au long du texte, comme les points, les virgules, les points dâexclamations, les points-virgules, etc. Cela donne du rythme et une certaine rapiditĂ© au poĂšme. Le registre Ă©lĂ©giaque comporte un aspect traditionnel, on le voit notamment grĂące aux rimes plates. En effet, il pourrait avoir une deuxiĂšme personne comme le montre le vers 11 dit cette voix », ainsi quâau vers 17 on ajoute », le on » se rĂ©fĂšre Ă la deuxiĂšme personne du pluriel, câest-Ă -dire que le poĂšte nâĂ©tait pas seul et maintenant peut dĂ©sormais exprimer son Ă©lĂ©gie. Enfin, la mĂ©taphore ravins pleins de lointaines voix » prouve le regret de lâauteur et la fin de la relation avec cette deuxiĂšme personne citĂ©e prĂ©cĂ©demment, celle qui a créé cette Ă©lĂ©gie traditionnelle. La rapiditĂ© et la force du registre Ă©lĂ©giaque sont mis en valeur grĂące Ă la nature mĂ©taphorique du temps qui passe. En effet, la nature est fortement prĂ©sente comme le montre son champs lexical aube » v. 1, arbres » v. 4, feuilles vertes » v. 7, Ă©tĂ© » v. 10, ciel » v. 1, bois » v. 13, fleurs » v. 15, rosĂ©es » v. 16, ravin » v. 14 et rayonnement » v. 16. Celle-ci est divisĂ©e en deux parties, lâune plus positive qui se rĂ©fĂšre Ă lâĂ©tĂ© et lâautre comporte un aspect nĂ©gatif de la nature qui est lâautomne. La nature joue donc un rĂŽle important dans ce poĂšme. Puis, la fuite du temps est ici caractĂ©risĂ©e par les mois charmants finissent » v. 3, le temps sâen va dâun pas prĂ©cipitĂ© » v. 5, les longs jours sont passĂ©es » v. 3, lâĂ©tĂ© qui sâenfuit » v. 10, voici dĂ©jĂ les arbres qui jaunissent » v. 4 et Ă peine eu le temps de voir les feuilles vertes » v. 7. Dans les deux derniĂšres citations se sont les adverbes dĂ©jà » v. 4 et Ă peine » v. 7 qui crĂ©ent un aspect de fuite inexorable du temps. A cela sâajoutent les allitĂ©rations en [s] prĂ©sentes dans les mots suivants ciel » v. 1, 12, soir » v. 2, astres » v. 2, sont passĂ©es » v. 3, finissent » v. 3, hĂ©las » v. 4, voici » jaunissent » v. 4, sâen » v. 5, prĂ©cipitĂ© » v. 5, semble » v. 6, Ă©blouissait » v. 6, en [l] dans l » v. 1, 2, 6, 9, 10, le » 2, 5, les » v. 2, 3, 4, 13, HĂ©las » v. 4, Il » v. 6, semble » v. 6, Ă©blouissait » v. 6, bleu » v. 12, souffle » v. 12, effleure » v .12, ailes » v. 13, pleins » v. 14, lointaines » v. 14, en [r] dans claire » v. 1, lâair » v. 1, soir » v. 2, brumeux » v. 2, ternit » v .2, astres » v. 2, azur » v. 2, jours » v. 3, charmants » v. 3, arbres » v. 4, prĂ©cipitĂ© » v. 5, voir » v. 7, vertes » v. 7, pour » v. 8, fenĂȘtres » v. 8, triste » v. 9, part » v. 10, pleure » v. 11, et [t] dans ternit » v. 2, temps » v. 5 et 7, vertes » v. 7, fenĂȘtres ouvertes » v. 8, automne est triste » v. 9, tiĂšde » v. 12, lointaines » v. 14 et enfin tout » v. 17. Tous cela crĂ©e de la rapiditĂ© et de la violence qui est accentuĂ© par le nom la bise » v. 9 qui signifie un vent puissant. La nature est donc mĂ©taphorique du temps. Enfin, tout en long du poĂšme, on observe un registre lyrique car le poĂšte exprime ses sentiments intimes et intenses HĂ©las » v. 4, comme moi les fenĂȘtres ouvertes » v. 8, on ajoute v. 17. Ces citations nous montrent Ă©galement lâexpression du Moi. De plus, on constate, au vers 17, lâinvocation ĂŽ », celle- ci ajoute de la force aux sentiments de lâauteur. Elle crĂ©e Ă la fois, une dimension divine, qui est accentuĂ©e par lâadjectif bĂ©nis » v. 17. En outre, la cĂ©sure Ă lâhĂ©mistiche cf. Comme le temps sâen va/ dâun pas prĂ©cipitĂ© ! » Il semble que nos yeux, / quâĂ©blouissait lâĂ©tĂ©, » Ont Ă peine eut le temps/ de voir les feuilles vertes » donne un certain Ă©quilibre aux vers qui connote la tranquillitĂ©, le calme, la routine rĂ©gnant dans la vie prĂ©sente du poĂšte, contrairement Ă la rapiditĂ© de la fuite inexorable du temps quand il Ă©tait heureux avec cette deuxiĂšme personne. Tous au long du texte, la nature permet dâapercevoir le temps qui passe, notamment grĂące au changement de saison. Pour conclure, la nature mĂ©taphorique de la fuite du temps entraĂźne le registre Ă©lĂ©giaque, au dĂ©triment des joies et du bonheur passĂ©s. Ces thĂšmes principaux sont communs dans de nombreuses Ćuvres dâauteurs romantiques tels que le poĂšme Le lac » tirĂ© du recueil de poĂšmes MĂ©ditations poĂ©tiques Ă©crit par Alphonse de Lamartine. Macarena R., 2nde section internationale, mars 2016. *** Devoir d' Estelle W. Ere de multiples changements politiques et artistiques, le XIXĂšme siĂšcle permit aux auteurs et compositeurs de sâexprimer avec une libertĂ© nouvelle. Le Romantisme, apparu en rĂ©action au Classicisme rĂ©glementĂ© et fermĂ©, incarne cet Ă©tat dâesprit novateur. ConsidĂ©rĂ© comme le chef de file du mouvement ainsi quâun vĂ©ritable gĂ©nie littĂ©raire, Victor Hugo maĂźtrise avec brio la langue française et y apporte une fraĂźcheur jusque-lĂ inconnue. Son poĂšme Lâaube est moins claire, composĂ©s en alexandrins, disposĂ© en strophes de sept, neuf et deux vers, et publiĂ© Ă titre posthume, est caractĂ©ristique des valeurs du Romantisme. Le poĂšte fait preuve dâun lyrisme dĂ©sespĂ©rĂ© et axĂ© sur la nature avant de se lamenter sur la fuite inexorable du temps. Ce poĂšme prĂ©sente dans un premier temps une dimension lyrique associĂ©e Ă la nature. On remarque tout dâabord la prĂ©sence de ponctuation forte tout au long du poĂšme, dĂ©tail caractĂ©ristique du lyrisme puisque les points dâexclamation et dâinterrogation Ă la fin des vers 4, 5, 12, 16, 17 et 18, ainsi quâĂ lâintĂ©rieur des vers 4, 12, 16 et 18 permettent de traduire lâintensitĂ© des sentiments du poĂšte. Le mot comme » prend ici une valeur exclamative et montre le dĂ©sespoir de lâauteur. De plus, lâinterjection HĂ©las ! », rĂ©pĂ©tĂ©e Ă lâattaque du vers 4 et 18, est la manifestation de la violence de ses Ă©motions. Une autre caractĂ©ristique du lyrisme est la prĂ©sence du Moi », ou la dimension personnelle du poĂšme. En effet, on retrouve la premiĂšre personne du singulier dans le pronom rĂ©flĂ©chi me » et moi » Il souligne la subjectivitĂ© de ses Ă©motions en ajoutant les expressions pour qui » et Il semble que » Cela nous rappelle le lyrisme, notion fondamentale pour les Romantiques. En outre, ce lyrisme sâaccompagne dâune vĂ©ritable ode Ă la nature. Se remarquent en premier les innombrables rĂ©fĂ©rences Ă cette nature omniprĂ©sente, qui donne tout son sens au poĂšme. DĂšs le premier vers, les noms aube », air » et ciel » nous font comprendre la place indispensable de la nature. Partout, on la retrouve jours » arbres » Ă©tĂ© » feuilles » bois » ravins » fleurs » et aubes » montrent quâon ne peut pas y Ă©chapper, quâelle domine lâĂȘtre humain. Le poĂšte y est aussi soumis car, bien quâil emploie lâanaphore de ciel » au vers 12 comme pour le retenir, il nâa aucune emprise sur elle. Elle est dâailleurs dĂ©ifiĂ©e au vers 17 par lâinvocation ĂŽ jours bĂ©nis » qui lui donne les pleins pouvoirs. Cette divinisation est renforcĂ©e par lâutilisation de lâalexandrin, le plus noble des vers. Hugo fait aussi appel aux diffĂ©rents sens de perception afin de rendre la nature omniprĂ©sente dans lâesprit du lecteur. On la visualise parfaitement grĂące aux verbes jaunissent » et Ă©blouissait » aux noms fleurs » aubes » et rayonnements » et enfin aux adjectifs vertes » bleu » On lâentend grĂące au bruit dâailes » aux voix » et aux chansons » Enfin, le toucher est sollicitĂ© Ă lâaide de tiĂšde » effleure » et voluptĂ©s » On note que tous ces mots sont connotĂ©s de façon apprĂ©ciative, ce qui valorise la nature une fois encore. Ce lyrisme dĂ©sespĂ©rĂ© associĂ© Ă la nature nâest en rĂ©alitĂ© que la rĂ©action du poĂšte face Ă la fuite inexorable du temps. PremiĂšrement, on sent lâomniprĂ©sence du registre Ă©lĂ©giaque. LâĂ©tĂ©, si harmonieusement valorisĂ© dans le poĂšme, ne dure pas et laisse la place Ă un prĂ©sent et un futur mornes et sans Ă©clat. Cette Ă©lĂ©gie se retrouve de par la prĂ©sence des deux temps le passĂ©, connotĂ© positivement, et le prĂ©sent, connotĂ© nĂ©gativement. Les verbes vit » et Ă©blouissait » sont employĂ©s au passĂ© simple et Ă lâimparfait, et sont tous les deux suivis dâune expression positive lâĂ©tĂ© » et les fenĂȘtres ouvertes ». Cependant, elles sont immĂ©diatement disqualifiĂ©es par une expression nĂ©gative lâautomne est triste » et ont Ă peine eu le temps » Les verbes au prĂ©sent, quant Ă eux, sont toujours suivis dâune expression dĂ©valorisante est moins claire » est » est suivi de la mĂ©taphore triste dâ un ami qui part » Dit » est peu aprĂšs accompagnĂ© du verbe pleure » Enfin, le verbe ajoute » est suivi de la question pessimiste me retrouverez-vous ? » Les verbes ternit » finissent » jaunissent » et sâen va » sont dĂ©jĂ connotĂ©s de maniĂšre dĂ©prĂ©ciative. On note par ailleurs la raretĂ© des verbes au passĂ© comparĂ©s aux verbes au prĂ©sent, symbole du temps qui dĂ©jĂ sâest Ă©coulĂ©. Il existe de plus un fort contraste entre les deux saisons. En effet, lâanaphore de lâadverbe moins » au vers 1 dĂ©signe lâautomne. Il est aussi brumeux » triste » et comporte la bise et son brouillard » LâantithĂšse au vers 2 est aussi Ă noter, opposant le soir brumeux » aux astres de lâazur », pĂ©riphrase dĂ©signant les Ă©toiles. La personnification au vers 10 de lâĂ©tĂ© qui sâenfuit » et au vers 5 du temps qui sâen va » comporte des verbes de mouvement. LâĂ©tĂ© est parti, et avec lui, le bonheur et lâamusement. Dans la premiĂšre strophe, on constate une allitĂ©ration en [s], comme le montrent les mots ciel » soir », astres » sont », passĂ©s », finissent » HĂ©las », voici », jaunissent » sâen », prĂ©cipitĂ© » semble » et Ă©blouissait » Cette allitĂ©ration mime le glissement, et par consĂ©quence le mouvement. Le temps glisse petit Ă petit, amenant le prĂ©sent douloureux. Dans la mĂȘme strophe, on remarque une allitĂ©ration en [r] avec les mots claire », air », pur » soir », brumeux », ternit », astres », azur » jours », charmants » arbres » et vertes » Ce phonĂšme se situe Ă la frontiĂšre entre le son guttural et musical. De mĂȘme, on se situe Ă la frontiĂšre entre lâĂ©tĂ© joyeux et lâautomne malheureux, et lâon ne peut pas revenir en arriĂšre. Cela est donc la preuve que lâĂ©lĂ©gie est bien prĂ©sente dans le poĂšme. Par consĂ©quent, le temps qui passe prend une dimension irrĂ©versible. Lâanaphore de Adieu » aux vers 11, 12 et 16 rĂ©pĂšte un mot que lâon ne dit uniquement lorsquâon ne se reverra plus. Lâauteur est donc assez pessimiste sur ce temps qui passe, car il suggĂšre quâil ne reverra jamais lâĂ©tĂ©. Cette prĂ©figuration est soulignĂ©e par le questionnement final me retrouverez-vous ? » La suggestion de la mort apporte une finalitĂ© au temps. En outre, la prĂ©sence rĂ©currente des points-virgules obligent le lecteur Ă sâarrĂȘter frĂ©quemment, et donc renforcent cette impression de finalitĂ©. La structure des rimes est un indice de plus. En effet, les rimes sont suivies, câest-Ă -dire quâelles sont deux fois identiques puis changent. De par leur juxtaposition, on croit quâelles vont durer, alors quâen rĂ©alitĂ© elles disparaissent trĂšs rapidement. On remarque tout particuliĂšrement au vers 3 la cĂ©sure Ă lâhĂ©mistiche. Elle coupe non seulement le dĂ©bit grĂące au point-virgule, mais place aussi le participe passĂ©s » au point fort du vers quâest lâhĂ©mistiche. Au mĂȘme vers, le verbe finissent » est placĂ© Ă la rime, le mettant aussi en valeur. Lâauteur insiste sur le fait que ces moments de plaisir sont passĂ©s et ne reviendront plus jamais, puisque le temps a fui. Toutefois, il nuance son point de vue en introduisant une lueur dâespoir, ou tout du moins de doute, quant Ă cette finalitĂ©. GrĂące au retour des saisons, explicitĂ© par lâexpression vous reviendrez » il instaure la notion de permanence de la nature. Cela prend un caractĂšre rassurant puisque la nature, telle un cercle, revient, et ne sera jamais arrĂȘtĂ©e. Le temps nâa donc aucun contrĂŽle sur elle. Il faut cependant prĂ©ciser que lâexpression est vite disqualifiĂ©e par ce dĂ©sespoir impliquĂ© par la question rhĂ©torique me retrouverez-vous ? ». Bien que la nature demeure, le poĂšte, lui, est mortel. Comme de nombreux textes romantiques, le poĂšme Lâaube est moins claire rassemble les thĂ©matiques du dĂ©sespoir lyrique, de lâadoration de la nature et de lâimpuissance face au temps qui passe. Ces thĂšmes ne sont pourtant pas strictement rĂ©servĂ©s au Romantisme. Le temps est en effet un concept remontant jusquâĂ la philosophie du Carpe Diem » proposĂ©e par Epicure dans lâAntiquitĂ©, puis rĂ©utilisĂ© par la PlĂ©iade avec Ronsard. Il sera ensuite repris par les Symbolistes et mĂȘme les SurrĂ©alistes. Le temps qui passe prend donc, paradoxalement, une valeur intemporelle. Câest dâailleurs la raison pour laquelle ce poĂšme est si touchant il nous concerne tous. Estelle W., 2nde section internationale, mars 2016. *** Devoir de Giorgio M. Le Romantisme, mouvement littĂ©raire nĂ© en France au dĂ©but du XIXĂšme siĂšcle, veut s'opposer aux normes du mouvement prĂ©cĂ©dent, donc aux normes classiques pour intensifier le âMoiâ du poĂšte et donner sa vision intime et personnelle de la vie. Les poĂštes romantiques parlent de leurs expĂ©riences de vie d'une façon libre et intense. Victor Hugo 1802-1885 est l'un des plus grands Ă©crivains de la littĂ©rature française grĂące Ă sa rĂ©volution de la poĂ©sie, du théùtre et du roman, il a aussi Ă©tĂ© tellement engagĂ© politiquement qu'il a Ă©tĂ© exilĂ©. Victor Hugo a Ă©crit le recueil Toute la Lyre d'oĂč le texte Ă commenter l'aube est moins claire». Cette poĂ©sie de dix-huit vers Ă©crite en alexandrins avec des rimes plates, parle de la jeunesse du poĂšte qui s'enfuit comme l'Ă©tĂ© qui part pour laisser la place Ă l'automne. Le texte est axĂ© sur la fuite inexorable du temps et le lyrisme associĂ© Ă la nature. Dans un premier temps l'auteur parle de sa jeunesse passĂ©e qui s'enfuit, pour cela il va employer la mĂ©taphore l'Ă©tĂ© qui s'enfuit est un ami qui part» qui nous fait comprendre comme pour l'auteur la personnification de lâĂtĂ© est une amie donc une personne Ă laquelle on tient, une personne qu'on aime mais qui doit partir. Dans ce vers on a aussi une rime entre le mot enfuit» et ami» pour accentuer le fait que l'Ă©tĂ© est comme un ami que l'on ne peut plus revoir. L'Ă©tĂ© est une mĂ©taphore de la jeunesse. En effet le poĂšte aime bien sa jeunesse et il la compare Ă l'Ă©tĂ© pendant laquelle il faisait des promenades» et il y avait des fleurs» Le poĂšte emploie le chiasme du ciel ciel bleu! beau ciel» pour donner un effet miroir oĂč le ciel rĂ©pond Ă lâĂąme» qui pleure» Ă travers un souffle tiĂšde» qui l' effleure» Il aime tellement les jours de sa jeunesse qu'il va les qualifier avec la mĂ©taphore religieuse jours bĂ©nis» Le poĂšte regrette que l'Ă©tĂ© sâen fuit parce que en mĂȘme temps c'est sa jeunesse qui s'en va. En effet, le poĂšte aimerait que l'Ă©tĂ©, donc la jeunesse, soit Ă©ternelle, mais il sait bien qu'aprĂšs l'Ă©tĂ© il y a l'automne. Avec l'automne est triste» Victor Hugo utilise la personnification de l'automne pour exprimer la fin de sa vie. De plus, si l'assonance en [e] claire» fenĂȘtres ouvertes» nous Ă©voque des images positives, au contraire l'allitĂ©ration en [s] nous fait penser au glissement du temps qui s'enfuit comme dans le vers jours sont passĂ©es» et finissent» s'enfuit» En outre on est au soir» qui est la fin de la journĂ©e de la vie. Le poĂšte sait qu'il est lui aussi au soir» de sa vie donc il salue sa jeunesse avec l'anaphore du mot Adieu» L'automne lui semble triste parce que c'est Ă la fin de sa vie qu'il pense; le poĂšte compare les saisons de la nature au temps de sa vie qui s'enfuit inexorablement. La fuite du temps dans la vie des hommes est inexorable. Victor Hugo va utiliser la nature comme miroir de son Ăąme qui est devenue vieille. Dans un premier temps, le poĂšte va utiliser le lyrisme pour intensifier le moi» du poĂšte donc sa perception de la vie et de ses Ă©tats dâĂąme. On voit trĂšs bien que le poĂšte a peur du dĂ©clin de sa vie, par exemple on a une antithĂšse entre la nature, oĂč aprĂšs l'automne il y aura l'hiver puis le printemps, par contre le poĂšte aprĂšs l'hiver ne sait pas s'il va retrouver la nature Vous reviendrez!» nature, me retrouverez-vous?» poĂšte. Cette question rhĂ©torique pourrait avoir une rĂ©ponse nĂ©gative qui confirmerait l'angoisse du poĂšte de ne plus ĂȘtre lĂ l'Ă©tĂ© suivante. En effet on ne sait pas quand le poĂšte a Ă©crit cette poĂ©sie parce qu'elle a Ă©tĂ© publiĂ©e de façon posthume dans le recueil Toute la Lyre, mais on peut facilement dĂ©duire qu'il Ă©tait en fin de vie; parce qu'il se souvient d'une Ă©poque heureuse, l'Ă©tĂ©, pour nous faire comprendre que maintenant il voudrait retourner Ă l'Ă©poque oĂč il Ă©tait jeune donc il utilise pendant toute la poĂ©sie le registre Ă©lĂ©giaque. Par ailleurs, le poĂšte pense que sa jeunesse a durĂ© trop peu en disant on a Ă peine eu le temps de voir les feuilles vertes» Le poĂšte utilise donc l'Ă©lĂ©gie pour exprimer son Ă©poque heureuse passĂ©e. Dans un deuxiĂšme temps, l'auteur va employer le champ lexical de la nature pour faire des mĂ©tonymies, des personnifications et des oxymores. Par exemple la personnification les arbres qui jaunissent» sert Ă nous faire comprendre la vie qui passe, la vie qui avance, l'homme qui devient vieux et qui se rappelle d'une Ă©poque heureuse passĂ©e. La nature est le miroir du poĂšte parce qu'elle vieillit comme lui. Elle a passĂ© toute la vie comme le poĂšte, de la jeunesse avec le champ lexical de l'Ă©té» fleurs» jusqu'Ă quand le poĂšte est devenu vieux soir» l'aube est moins claire» En conclusion, Victor Hugo est seul et triste. Sa fille LĂ©opoldine qui est morte noyĂ©e lui a laissĂ© un triste souvenir et l'autre fille AdĂšle a finit ses jours dans un hĂŽpital psychiatrique. Maintenant Victor Hugo est seul et triste, en outre il est devenu vieux, il n'a rien pu faire devant la fuite du temps et maintenant il voit la nature comme miroir de son Ăąme. Mais la nature demeure , au contraire V. Hugo s'en ira donc la seule façon de contraster la fuite inexorable du temps c'est de suivre la philosophie Ă©picurienne et se dire Carpe Diem», vivre la journĂ©e, vivre l'instant prĂ©sent. La mĂȘme philosophie de vie va ĂȘtre reprise par Apollinaire, au dĂ©but du XX Ăšme siĂšcle dans le surrĂ©alisme mais avec un style diffĂ©rent, plus moderne, sans rĂšgles ni ponctuation. Giorgio M., 2nde section internationale, mars 2016. *** Devoir de Lan-Bao P. Le Romantisme est un mouvement artistique qui dĂ©buta en Angleterre et en Allemagne et se propagea pendant la premiĂšre moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle dans toute lâEurope. Ce mouvement sâoppose au Classicisme, et se veut plus libre que ce dernier pour pouvoir exprimer les sentiments de lâartiste, que ce soit en musique, en peinture ou en littĂ©rature. En outre, le chef de file du Romantisme en France est Victor Hugo, qui est Ă©galement considĂ©rĂ© comme lâun des plus grands Ă©crivains de la littĂ©rature française. En effet, Victor Hugo est connu Ă la fois pour ses romans, comme par exemple Les MisĂ©rables, ses piĂšces de théùtre, comme Hernani, ou sa poĂ©sie dâoĂč Ă©mane le recueil Toute la Lyre, publiĂ©e aprĂšs sa disparition. Lâaube est moins claire » fait partie de ce recueil. Ce poĂšme, divisĂ© en trois strophes de longueurs diffĂ©rentes, est composĂ© dâalexandrins. Tout dâabord, le texte poĂ©tique illustre le lyrisme du poĂšte qui est aussi projetĂ© sur la nature. Ensuite, il dĂ©montre la fuite inexorable du temps. PremiĂšrement, le lyrisme que le poĂšte exprime tout au long du texte reflĂšte la nostalgie quâil ressent envers Ă une Ă©poque heureuse mais passĂ©e. Cette Ă©lĂ©gie est mise en Ă©vidence dĂšs le premier vers, avec la rĂ©pĂ©tition de lâadverbe moins », qui martĂšle lâaspect sombre et nĂ©gatif que prodigue le prĂ©sent au poĂšte. Cela sous-entend donc un passĂ© meilleur mais perdu. De plus, Victor Hugo utilise Ă maintes reprises le point dâexclamation, qui est une ponctuation forte, pour montrer au lecteur son dĂ©sespoir. Par ailleurs, Ă la deuxiĂšme strophe, lâĂ©crivain Ă©veille les sens du lecteur pour raviver sa mĂ©moire du passĂ©. Il suscite la vue avec les adjectifs bleu », beau » grand » ; lâouĂŻe avec les termes voix » et bruit dâailes » ; ainsi que le toucher avec le verbe effleure », lâadjectif tiĂšde » et le nom souffle » Cette sollicitation des trois sens rend le passĂ© plus vivant et plus Ă©vocateur pour le lecteur ; cela accentue donc le regret de lâartiste dâavoir perdu ce passĂ© idyllique. Au dernier vers de la deuxiĂšme strophe, Hugo Ă©voque une derniĂšre fois la vue, lâouĂŻe et le toucher avec respectivement les noms rayonnement », chansons » et rosĂ©es ». Il sait que ce passĂ© vivant va lâabandonner Ă jamais et montre sa nostalgie en sâadressant directement Ă chacun de ces termes avec un Adieu ». De plus, son regret est accentuĂ© par les points dâexclamation Ă la fin de chaque nom. Ainsi, les manĆuvres linguistiques illustrent lâĂ©lĂ©gie du poĂšte, ce qui explique le ton lyrique du poĂšme. En outre, la nature qui est le sujet principal du poĂšme reflĂšte la mĂ©lancolie dâHugo. En effet, le champ lexical de la nature est omniprĂ©sent dans le texte avec les noms communs aube », feuilles », astres », arbres », Ă©tĂ© » dans la premiĂšre strophe ainsi que les termes automne », bise », brouillard », ciel », ravins », promenades » dans la deuxiĂšme strophe. Par ailleurs, le poĂšme se dĂ©roule en automne, saison de la pluie et du dĂ©nuement des arbres, connotant une certaine tristesse. Le poĂšte vient de perdre lâĂ©tĂ©, saison chaude et ensoleillĂ©e, ce qui illustre donc parfaitement son regret dâun temps passĂ© heureux quâil ne peut plus connaĂźtre. De plus, il est patent quâafin dâexprimer la confusion de son dĂ©sespoir, le poĂšte projette ses sentiments sur la nature environnante Ă travers lâexpression soir brumeux » Toutes ces figures de style permettent au lecteur dâidentifier lâĂ©lĂ©gie dont lâĂ©crivain fait incarner la nature. Secondement, lâĂ©lĂ©gie imprĂ©gnant la nature environnante est engendrĂ©e par la fuite du temps que le poĂšte ne peut pas rattraper. De nombreuses figures de style peuvent mimer le temps qui passe dans le poĂšme. En effet, les rimes suivies tout au long du texte poĂ©tique dĂ©montrent le temps qui sâĂ©coule sans jamais se rĂ©pĂ©ter. Par ailleurs, lâalexandrin, forme de vers la plus longue de la poĂ©sie française, reflĂšte la lenteur du prĂ©sent triste quâendure Hugo. On remarque Ă©galement une myriade dâallitĂ©rations en [s] ciel » soir » innocent » en [z] azur » bise » et avec les liaisons avec comme dans des Ăąmes apaisĂ©es » et [Ê] jours » dĂ©jà » et jaunissent » au vers 4. Ce sont des sonoritĂ©s longues qui durent quand on les prononce, exprimant ainsi la longueur du temps. Cela sâoppose aux sons courts et saccadĂ©s du pas prĂ©cipitĂ© » et de lâ Ă©tĂ© », reprĂ©sentant le temps qui passe trop vite, soit la mĂ©lancolie du poĂšte Ă lâĂ©gard de son passĂ©. On note de plus un parallĂ©lisme du temps avec les saisons qui sâĂ©coulent. En effet, le passĂ© tout comme lâĂ©tĂ© sont des pĂ©riodes joyeuses tandis que lâautomne et le prĂ©sent son presque mortifĂšres. Toutes ses figures de style renvoient ainsi Ă la fuite inexorable du temps. En outre, face Ă ce temps qui sâĂ©coule, le poĂšte ne sait que se rĂ©signer. Effectivement, il renforce sa soumission par le biais de lâanaphore du mot Adieu » dĂ©montrant que le poĂšte ne veut pas se battre pour rĂ©cupĂ©rer le temps perdu. Il met Ă©galement en valeur lâinterjection HĂ©las !», qui est Ă lâattaque, pour exprimer son acceptation de la situation. Dâautre part, il reconnaĂźt que le passage du temps est au-dessus de son pouvoir en invoquant les jours bĂ©nis et doux » avec lâadjuration ĂŽ » qui est dâhabitude rĂ©servĂ©e aux divinitĂ©s. Cela pourrait expliquer la cause de sa rĂ©signation. En outre, Hugo personnifie le temps en sâadressant directement aux jours passĂ©s avec le pronom personnel vous » le mettant au mĂȘme rang que le poĂšte. Ainsi, en leur posant la question rhĂ©torique me retrouverez-vous ?» il leur implore de revenir le retrouver, mĂȘme sâil sait que cela est impossible. En somme, la renonciation du passĂ© heureux, que le poĂšte a Ă©garĂ©, dĂ©nonce la fuite irrĂ©mĂ©diable du temps. Pour conclure, le poĂšme LâAube est moins claire » de Victor Hugo reflĂšte lâĂ©lĂ©gie transposĂ©e sur la nature pour exprimer son regret du temps qui passe. NĂ©anmoins, grĂące Ă la mise en Ă©crit de ce poĂšme, le passĂ©, contrairement Ă ce que dĂ©nonce le poĂšte, peut ĂȘtre revĂ©cu par celui-ci et partagĂ© Ă dâautres lecteurs. Lan-Bao P., 2nde section internationale, mars 2016. *** Devoir de Mara C. Le romantisme est le mouvement poĂ©tique dominant durant la 1ere moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle. Ce mouvement vise Ă exprimer les sentiments personnels de lâauteur de maniĂšre forte. Victor Hugo fut le chef de file de ce mouvement en France et excella dans le roman, le théùtre et la poĂ©sie. Il fut un auteur engagĂ© et a notamment Ă©crit Lâaube est moins clair », poĂšme composĂ© de dix-huit alexandrins, issu du recueil Toute la lyre, ayant Ă©tĂ© publiĂ© Ă titre posthume. Lâauteur met en avant dans ce texte lâĂ©coulement du temps ainsi que la prĂ©sence de la nature et un registre lyrique. Tout dâabord, le poĂšme montre le temps qui passe, ce qui est notamment mis en avant avec le champ lexical du temps, dont les substantifs âaubeââ v. 1, âsoirââ âautomneââ ou encore ``Ă©tĂ©ââ De mĂȘme on retrouve les verbes sont passĂ©sââ et finissentââ sâen vaââ et sâenfuitââ qui montrent lâĂ©coulement du temps qui emporte avec lui âlâĂ©tĂ©ââ laissant place Ă lâautomne ``tristeââ LâallitĂ©ration en [s], qui montre une sonoritĂ© douce et lisse et le vers 5 âComme le temps sâen va dâun pas prĂ©cipitĂ©ââ mettent aussi en avance le glissement du temps. De mĂȘme, il y a une grande diffĂ©rence mise en place par lâauteur entre lâĂ©tĂ© et lâautomne. En effet, pendant que lâĂ©tĂ© est connotĂ© positivement avec les termes âlongs joursââ et mois charmantââ et est accompagnĂ© par des verbes a lâimparfait montrant que lâĂ©tĂ© durait longtemps, avec âĂ©blouissait lâĂ©tĂ©ââ par exemple ; lâautomne est mis en avant nĂ©gativement avec âtriste et brouillardââ âbrumeuxââ et âternitââ et âadieu rayonnementsââ Le vers sept ; ânos yeux [âŠ] ont Ă peine eu le temps de voir les feuilles vertesââ montre que mĂȘme si lâĂ©tĂ© durait et les jours Ă©tait âlongsââ ; il semble que lâĂ©tĂ©, mis en avant comme un ami qui partââ ait durĂ© moins longs et Ă©tait trop court pour le poĂšte. LâĂ©tĂ© positivement connotĂ©, laisse place Ă un automne et prĂ©sent âterneââ montrant bien la fuite du temps, amenant Ă un changement. De plus, le rythme du poĂšme montre le temps sâĂ©coulant plus vite Ă la premiĂšre strophe, composĂ©e de sept vers, quâĂ la deuxiĂšme qui est composĂ©e de neuf vers et montre un ralentissement. Cela dĂ©crit que la vitesse du temps aux moments de bonheur et joyeux, donc lâĂ©tĂ©, passe plus vite quâaux moments de tristesse et terne, ici lâautomne. Par ailleurs, le poĂšte est impuissant face au temps qui passe, comme le montre lâinterjection âhĂ©lasââ aux vers 14 et 18 Ă lâattaque du vers ; ainsi que âAdieuââ rĂ©pĂ©tĂ© aux vers 11, 12 et 16, qui montre que le poĂšte ne peut rien contre lâĂ©coulement du temps. Le temps qui sâĂ©coule et qui passe emporte aussi avec lui le changement des saisons et a donc une influence sur la nature. En premier lieu, la nature occupe une place centrale. En effet, dans le poĂšme est prĂ©sent le champ lexical de la nature, avec notamment les substantifs âĂ©tĂ©ââ âfeuilles vertesââ âciel bleuââ âsouffle tiĂšdeââ âboisââ 13, âravinsââ âfleursââ et ârosĂ©esââ et lâadjectif âbrumeuxââ La prĂ©sence de ce grand champ lexical dĂ©montre lâomniprĂ©sence de la nature. De mĂȘme, le changement de la nature est mis en avant dans le texte, par âlâĂ©tĂ© qui sâenfuitââ laissant place Ă lâautomne. En effet, lâautomne laisse âles arbres qui jaunissentââ de la âbiseââ et du âbrouillardââ et laisse partir les belles choses de lâĂ©tĂ©. Les vers 12 et 16 ; âAdieu, ciel bleu quâun souffle tiĂšde effleure !ââ, âAdieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosĂ©es!ââ ; remettent en avant le changement de saison et de la nature. De plus, il y a la prĂ©sence de cĂ©sures Ă lâhĂ©mistiche dans la premiĂšre strophe, alors quâil y en a moins dans la deuxiĂšme, oĂč le narrateur dit âAdieuââ Ă la nature. Cela montre une irrĂ©gularitĂ© et une prise de conscience que lâĂ©tĂ© sâen va. Avec lâĂ©tĂ© part ainsi les cĂ©sures Ă lâhĂ©mistiche et le rythme rĂ©gulier du poĂšme. Le changement de la nature se fait donc aussi voir Ă travers la structure du poĂšme. LâĂ©coulement du temps et lâomniprĂ©sence de la nature sont des thĂšmes importants dans le poĂšme. Le registre lyrique est Ă©galement mis en avant dans ce texte. Lâexpression du registre lyrique est mise en Ă©vidence Ă partir de lâexpression du moi du poĂšte, avec les termes âmoiââ ânotreââ ânosââ âonââ et âmeââ LâallitĂ©ration en [m], surtout prĂ©sente dans la premiĂšre strophe, dĂ©signe aussi lâexpression du moi. On retrouve de plus dans ce poĂšme le regret dâun passĂ© plus heureux, ici lâĂ©tĂ©, face Ă un prĂ©sent sombre, lâautomne ; comme le prĂ©cise les vers 1, 11 et 16 et le terme âHĂ©lasââ aux vers 4 et 18. Ce regret est de lâĂ©lĂ©gie, Ă©tant une sous-partie du lyrisme. La rĂ©pĂ©tition de lâadverbe âmoinsââ trois fois dans le premier vers instaure dĂ©jĂ une sensation nĂ©gative. Les termes âfinissentââ âjaunissentââ âbrouillardââ et âpleureââ situĂ©s Ă la fin des vers, peuvent laisser penser Ă un futur proche sombre. En effet, lâautomne, puis lâhiver sont les saisons oĂč les jours sont les plus courts, mĂȘlant de plus le fait que les arbres perdent leurs feuilles et la nature âdisparaĂźtââ pour revenir en printemps. De plus, le titre du recueil ; âToute la lyreââ montre le lyrisme, en effet le terme lyrisme provient du mot âlyreââ. Ainsi avant de commencer Ă lire ce recueil, on peut dĂ©jĂ se placer dans le fait quâil y aura du lyrisme. En revanche, le dernier vers montre de lâespoir, avec notamment la question rhĂ©torique âme retrouverez-vous ?ââ ; apaisant le regret du passĂ© plus heureux et laissant une espĂ©rance pour le futur. Dans âLâaube est moins claireââ, lâĂ©coulement du temps, la nature et le lyrisme sâont mis en Ă©vidence, Ă©tant de mĂȘme les principaux sujets abordĂ©s par les romantismes. Les surrĂ©alismes utiliseront de mĂȘme ces thĂšmes, mais travailleront plus avec une Ă©criture automatique, sâĂ©loignant ainsi des autres mouvements littĂ©raires. Mara C., 2nde section internationale, mars 2016. Date de crĂ©ation 12/03/2016 1537 DerniĂšre modification 17/04/2016 1741 CatĂ©gorie Copies d'Ă©lĂšves 2015/2016 Page lue 1857 fois
Laube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ; Le soir brumeux ternit les astres de l'azur. Les longs jours sont passés ; les mois charmants finissent. Hélas ! voici déjà les arbres qui jaunissent ! Comme le temps s'en va d'un pas précipité ! Il semble que nos yeux, qu'éblouissait l'été,
Quoi donc ! la vĂŽtre aussi ! la vĂŽtre suit la mienne ! O mĂšre au coeur profond, mĂšre, vous avez beau Laisser la porte ouverte afin quâelle revienne, Cette pierre lĂ -bas dans lâherbe est un tombeau ! La mienne disparut dans les flots qui se mĂȘlent ; Alors, ce fut ton tour, Claire, et tu tâenvolas. Est-ce donc que lĂ -haut dans lâombre elles sâappellent, Quâelles sâen vont ainsi lâune aprĂšs lâautre, hĂ©las ? Enfant qui rayonnais, qui chassais la tristesse, Que ta mĂšre jadis berçait de sa chanson, Qui dâabord la charmas avec ta petitesse Et plus tard lui remplis de clartĂ© lâhorizon, VoilĂ donc que tu dors sous cette pierre grise ! VoilĂ que tu nâes plus, ayant Ă peine Ă©tĂ© ! Lâastre attire le lys, et te voilĂ reprise, O vierge, par lâazur, cette virginitĂ© ! Te voilĂ remontĂ©e au firmament sublime, ĂchappĂ©e aux grands cieux comme la grive aux bois, Et, flamme, aile, hymne, odeur, replongĂ©e Ă lâabĂźme Des rayons, des amours, des parfums et des voix ! Nous ne tâentendrons plus rire en notre nuit noire. Nous voyons seulement, comme pour nous bĂ©nir, Errer dans notre ciel et dans notre mĂ©moire Ta figure, nuage, et ton nom, souvenir ! Pressentais-tu dĂ©jĂ ton sombre Ă©pithalame ? Marchant sur notre monde Ă pas silencieux, De tous les idĂ©als tu composais ton Ăąme, Comme si tu faisais un bouquet pour les cieux ! En te voyant si calme et toute lumineuse, Les coeurs les plus saignants ne haĂŻssaient plus rien. Tu passais parmi nous comme Ruth la glaneuse , Et, comme Ruth lâĂ©pi, tu ramassais le bien. La nature, ĂŽ front pur, versait sur toi sa grĂące, Lâaurore sa candeur, et les champs leur bontĂ© ; Et nous retrouvions, nous sur qui la douleur passe, Toute cette douceur dans toute ta beautĂ© ! Chaste, elle paraissait ne pas ĂȘtre autre chose Que la forme qui sort des cieux Ă©blouissants ; Et de tous les rosiers elle semblait la rose, Et de tous les amours elle semblait lâencens. Ceux qui nâont pas connu cette charmante fille Ne peuvent pas savoir ce quâĂ©tait ce regard Transparent comme lâeau qui sâĂ©gaie et qui brille Quand lâĂ©toile surgit sur lâocĂ©an hagard. Elle Ă©tait simple, franche, humble, naĂŻve et bonne ; Chantant Ă demi-voix son chant dâillusion, Ayant je ne sais quoi dans toute sa personne De vague et de lointain comme la vision. On sentait quâelle avait peu de temps sur la terre, Quâelle nâapparaissait que pour sâĂ©vanouir, Et quâelle acceptait peu sa vie involontaire ; Et la tombe semblait par moments lâĂ©blouir. Elle a passĂ© dans lâombre oĂč lâhomme se rĂ©signe ; Le vent sombre soufflait ; elle a passĂ© sans bruit, Belle, candide, ainsi quâune plume de cygne Qui reste blanche, mĂȘme en traversant la nuit ! Elle sâen est allĂ©e Ă lâaube qui se lĂšve, Lueur dans le matin, vertu dans le ciel bleu, Bouche qui nâa connu que le baiser du rĂȘve, Ame qui nâa dormi que dans le lit de Dieu ! Nous voici maintenant en proie aux deuils sans bornes, MĂšre, Ă genoux tous deux sur des cercueils sacrĂ©s, Regardant Ă jamais dans les tĂ©nĂšbres mornes La disparition des ĂȘtres adorĂ©s ! Croire quâils resteraient ! quel songe ! Dieu les presse. MĂȘme quand leurs bras blancs sont autour de nos cous, Un vent du ciel profond fait frissonner sans cesse Ces fantĂŽmes charmants que nous croyons Ă nous. Ils sont lĂ , prĂšs de nous, jouant sur notre route ; Ils ne dĂ©daignent pas notre soleil obscur, Et derriĂšre eux, et sans que leur candeur sâen doute, Leurs ailes font parfois de lâombre sur le mur. Ils viennent sous nos toits ; avec nous ils demeurent ; Nous leur disons Ma fille, ou Mon fils ; ils sont doux, Riants, joyeux, nous font une caresse, et meurent. â O mĂšre, ce sont lĂ les anges, voyez-vous ! Câest une volontĂ© du sort, pour nous sĂ©vĂšre, Quâils rentrent vite au ciel restĂ© pour eux ouvert ; Et quâavant dâavoir mis leur lĂšvre Ă notre verre, Avant dâavoir rien fait et dâavoir rien souffert, Ils partent radieux ; et quâignorant lâenvie, Lâerreur, lâorgueil, le mal, la haine, la douleur, Tous ces ĂȘtres bĂ©nis sâenvolent de la vie A lâĂąge oĂč la prunelle innocente est en fleur ! Nous qui sommes dĂ©mons ou qui sommes apĂŽtres, Nous devons travailler, attendre, prĂ©parer ; Pensifs, nous expions pour nous-mĂȘme ou pour dâautres ; Notre chair doit saigner, nos yeux doivent pleurer. Eux, ils sont lâair qui fuit, lâoiseau qui ne se pose Quâun instant, le soupir qui vole, avril vermeil Qui brille et passe ; ils sont le parfum de la rose Qui va rejoindre aux cieux le rayon du soleil ! Ils ont ce grand dĂ©goĂ»t mystĂ©rieux de lâĂąme Pour notre chair coupable et pour notre destin ; Ils ont, ĂȘtres rĂȘveurs quâun autre azur rĂ©clame, Je ne sais quelle soif de mourir le matin ! Ils sont lâĂ©toile dâor se couchant dans lâaurore, Mourant pour nous, naissant pour lâautre firmament ; Car la mort, quand un astre en son sein vient Ă©clore, Continue, au delĂ , lâĂ©panouissement ! Oui, mĂšre, ce sont lĂ les Ă©lus du mystĂšre, Les envoyĂ©s divins, les ailĂ©s, les vainqueurs, A qui Dieu nâa permis que dâeffleurer la terre Pour faire un peu de joie Ă quelques pauvres coeurs. Comme lâange Ă Jacob, comme JĂ©sus Ă Pierre, Ils viennent jusquâĂ nous qui loin dâeux Ă©touffons, Beaux, purs, et chacun dâeux portant sous sa paupiĂšre La sereine clartĂ© des paradis profonds. Puis, quand ils ont, pieux, baisĂ© toutes nos plaies, PansĂ© notre douleur, azurĂ© nos raisons, Et fait luire un moment lâaube Ă travers nos claies, Et chantĂ© la chanson du ciel dam nos maisons, Ils retournent lĂ -haut parler Ă Dieu des hommes, Et, pour lui faire voir quel est notre chemin, Tout ce que nous souffrons et tout ce que nous sommes, Sâen vont avec un peu de terre dans la main. Ils sâen vont ; câest tantĂŽt lâĂ©clair qui les emporte, TantĂŽt un mal plus fort que nos soins superflus. Alors, nous, pĂąles, froids, lâoeil fixĂ© sur la porte, Nous ne savons plus rien, sinon quâils ne sont plus. Nous disons â A quoi bon lâĂątre sans Ă©tincelles ? A quoi bon la maison oĂč ne sont plus leurs pas ? A quoi bon la ramĂ©e oĂč ne sont plus les ailes ? Qui donc attendons-nous sâils ne reviendront pas ? â Ils sont partis, pareils au bruit qui sort des lyres. Et nous restons lĂ , seuls, prĂšs du gouffre oĂč tout fuit, Tristes ; et la lueur de leurs charmants sourires Parfois nous apparaĂźt vaguement dans la nuit. Car ils sont revenus, et câest lĂ le mystĂšre ; Nous entendons quelquâun flotter, un souffle errer, Des robes effleurer notre seuil solitaire, Et cela fait alors que nous pouvons pleurer. Nous sentons frissonner leurs cheveux dans notre ombre ; Nous sentons, lorsquâayant la lassitude en nous, Nous nous levons aprĂšs quelque priĂšre sombre, Leurs blanches mains toucher doucement nos genoux. Ils nous disent tout bas de leur voix la plus tendre Mon pĂšre, encore un peu ! ma mĂšre, encore un jour ! Mâentends-tu ? je suis lĂ , je reste pour tâattendre Sur lâĂ©chelon dâen bas de lâĂ©chelle dâamour. Je tâattends pour pouvoir nous en aller ensemble. Cette vie est amĂšre, et tu vas en sortir. Pauvre coeur, ne crains rien, Dieu vit ! la mort rassemble. Tu redeviendras ange ayant Ă©tĂ© martyr. » Oh ! quand donc viendrez-vous ? Vous retrouver, câest naĂźtre. Quand verrons-nous, ainsi quâun idĂ©al flambeau, La douce Ă©toile mort, rayonnante, apparaĂźtre A ce noir horizon quâon nomme le tombeau ? Quand nous en irons-nous oĂč vous ĂȘtes, colombes ! OĂč sont les enfants morts et les printemps enfuis, Et tous les chers amours dont nous sommes les tombes, Et toutes les clartĂ©s dont nous sommes les nuits ? Vers ce grand ciel clĂ©ment oĂč sont tous les dictames, Les aimĂ©s, les absents, les ĂȘtres purs et doux, Les baisers des esprits et les regards des Ăąmes, Quand nous en irons-nous ? quand nous en irons-nous ? Quand nous en irons-nous oĂč sont lâaube et la foudre ? Quand verrons-nous, dĂ©jĂ libres, hommes encor, Notre chair tĂ©nĂ©breuse en rayons se dissoudre, Et nos pieds faits de nuit Ă©clore en ailes dâor ? Quand nous enfuirons-nous dans la joie infinie OĂč les hymnes vivants sont des anges voilĂ©s, OĂč lâon voit, Ă travers lâazur de lâharmonie, La strophe bleue errer sur les luths Ă©toilĂ©s ? Quand viendrez-vous chercher notre humble coeur qui sombre ? Quand nous reprendrez-vous Ă ce monde charnel, Pour nous bercer ensemble aux profondeurs de lâombre, Sous lâĂ©blouissement du regard Ă©ternel ? Victor Hugo
6 Les Misérables (1862) Roman déroutant, étrange, hirsute - malgré les Flaubert, les Sainte-Beuve, les Baudelaire, envieux de cet exilé à la gloire envahissante -
Victor Hugo PrĂ©sente-t-on Victor Hugo ? Ă l'Ă©vidence, aprĂšs treize piĂšces de théùtre, neuf romans, vingt recueils de poĂ©sie et 83 ans d'existence, dont 65 annĂ©es d'Ă©criture, l'homme qui a mis un ... [+] L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ;Le soir brumeux ternit les astres de l' longs jours sont passĂ©s ; les mois charmants ! voici dĂ©jĂ les arbres qui jaunissent !Comme le temps s'en va d'un pas prĂ©cipitĂ© !Il semble que nos yeux, qu'Ă©blouissait l'Ă©tĂ©,Ont Ă peine eu le temps de voir les feuilles qui vit comme moi les fenĂȘtres ouvertes,L'automne est triste avec sa bise et son brouillard,Et l'Ă©tĂ© qui s'enfuit est un ami qui dit cette voix qui dans notre Ăąme pleure,Adieu, ciel bleu ! beau ciel qu'un souffle tiĂšde effleure !VoluptĂ©s du grand air, bruit d'ailes dans les bois,Promenades, ravins pleins de lointaines voix,Fleurs, bonheur innocent des Ăąmes apaisĂ©es,Adieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosĂ©es !Puis tout bas on ajoute ĂŽ jours bĂ©nis et doux !HĂ©las ! vous reviendrez ! me retrouverez-vous ?
Dansce poĂšme, Hugo fait un merveilleux Ă©loge du livre en le dĂ©crivant comme un instrument de progrĂšs moral pour chacun et par consĂ©quence comme un outil de progrĂšs politique/historique pour tous. Il apporte la lumiĂšre (comme insiste beaucoup le texte) mais en mĂȘme temps cet Ă©loge nous laisse un goĂ»t amer car le texte nous invite a
Description Ăvadez-vous en lisant le poĂšme "L'aube est moins claire." Ă©crit par Victor HUGO 1802-1885. "L'aube est moins claire." de HUGO est un poĂšme classique extrait du recueil Toute la lyre. Vous pouvez le tĂ©lĂ©charger et lâimprimer au format PDF grĂące Ă YouScribe. Avec le poĂšme de HUGO, vous pourrez faire un commentaire ou bien vous Ă©vader grĂące au vers de "L'aube est moins claire.". Sujets Informations PubliĂ© par Nombre de lectures 0 Licence En savoir +PaternitĂ©, pas d'utilisation commerciale Langue Français Extrait L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ;Le soir brumeux ternit les astres de l' longs jours sont passĂ©s ; les mois charmants ! voici dĂ©jĂ les arbres qui jaunissent !Comme le temps s'en va d'un pas prĂ©cipitĂ© !Il semble que nos yeux, qu'Ă©blouissait l'Ă©tĂ©,Ont Ă peine eu le temps de voir les feuilles qui vit comme moi les fenĂȘtres ouvertes,L'automne est triste avec sa bise et son brouillard,Et l'Ă©tĂ© qui s'enfuit est un ami qui dit cette voix qui dans notre Ăąme pleure,Adieu, ciel bleu ! beau ciel qu'un souffle tiĂšde effleure !VoluptĂ©s du grand air, bruit d'ailes dans les bois,Promenades, ravins pleins de lointaines voix,Fleurs, bonheur innocent des Ăąmes apaisĂ©es,Adieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosĂ©es !Puis tout bas on ajoute ĂŽ jours bĂ©nis et doux !HĂ©las ! vous reviendrez ! me retrouverez-vous ?
hRc94B. 214 372 327 263 17 27 84 387 270
l aube est moins claire victor hugo