Pourla premiĂšre fois, Jacques-Louis Potgieter tĂ©moigne. Il y a cinq ans, l'ouvreur de l'USAP avait rĂ©vĂ©lĂ© qu'il souffrait d'une tumeur au cerveau et avait dĂ» arrĂȘter le rugby brutalement.
Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Quand j'ai envie de rire Oui je ris aux Ă©clats J'aime celui qui m'aime Est-ce ma faute Ă  moi Si ce n'est pas le mĂȘme Que j'aime chaque fois Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Que voulez-vous de plus Que voulez-vous de moi Je suis faite pour plaire Et n'y puis rien changer Mes talons sont trop hauts Ma taille trop cambrĂ©e Mes seins beaucoup trop durs Et mes yeux trop cernĂ©s Et puis aprĂšs Qu'est-ce que ça peut vous faire Je suis comme je suis Je plais Ă  qui je plais Qu'est-ce que ça peut vous faire Ce qui m'est arrivĂ© Oui j'ai aimĂ© quelqu'un Oui quelqu'un m'a aimĂ©e Comme les enfants qui s'aiment Simplement savent aimer Aimer aimer... Pourquoi me questionner Je suis lĂ  pour vous plaire Et n'y puis rien changer. Jacques PrĂ©vert 1949
Couleurnostalgie. Et document rare. Alors que le poĂšte Jacques PrĂ©vert a quittĂ© ce monde voilĂ  quarante ans dĂ©jĂ  (le 11 avril 1977), l’INA et Radio France ont eu la trĂšs bonne idĂ©e d
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JacquesPrĂ©vert, Paroles (1946), Je suis comme je suis. 6 Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment d'un aussi grand amour. Jacques PrĂ©vert . 4 J'aime celui qui m'aime Est-ce ma faute Ă  moi Si ce n'est pas le mĂȘme Que j'aime Ă  chaque fois ? Jacques PrĂ©vert. 3 Auteurs similaires. Robert Desnos; Francis Ponge; NĂązim Hikmet; Malcolm de Chazal; Federico Garcia Lorca;
Paroles de la chanson Je Suis Comme Je Suis par Juliette Greco Je suis faite pour plaire Et n'y puis rien changer Mes lĂšvres sont trop rouges Mes dents trop bien rangĂ©es Mon teint beaucoup trop clair Mes cheveux trop foncĂ©s Et puis aprĂšs ? Qu'est-ce que ça peut vous faire ? Je suis comme je suis Je plais Ă  qui je plais Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Quand j'ai envie de rire Oui, je ris aux Ă©clats J'aime celui qui m'aime Est-ce ma faute Ă  moi Si ce n'est pas le mĂȘme Que j'aime chaque fois ? Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Que voulez-vous de plus ? Que voulez-vous de moi ? Je suis faite pour plaire Et n'y puis rien changer Mes talons sont trop hauts Ma taille trop cambrĂ©e Mes seins beaucoup trop durs Et mes yeux trop cernĂ©s Et puis aprĂšs ? Qu'est-ce que ça peut vous faire ? Je suis comme je suis Je plais Ă  qui je plais Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Quand j'ai envie de rire Oui, je ris aux Ă©clats J'aime celui qui m'aime Est-ce ma faute Ă  moi Si ce n'est pas le mĂȘme Que j'aime chaque fois ? Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Que voulez-vous de plus ? Que voulez-vous de moi ? Qu'est-ce que ça peut vous faire Ce qui m'est arrivĂ© ? Oui, j'ai aimĂ© quelqu'un Et quelqu'un m'a aimĂ©e Comme les enfants qui s'aiment Simplement savent aimer Aimer, aimer Pourquoi me questionner ? Je suis lĂ  pour vous plaire Et n'y puis rien changer Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Quand j'ai envie de rire Oui, je ris aux Ă©clats J'aime celui qui m'aime Est-ce ma faute Ă  moi Si ce n'est pas le mĂȘme Que j'aime chaque fois ? Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Que voulez-vous de plus ? Que voulez-vous de moi ?
Je suis comme je suis. - [1]" (1993) avec Jacques Prévert (1900-1977) comme Auteur du texte complément d'information Oeuvres complÚtes (1993)
Je suis comme je suisJe suis faite comme çaQuand j'ai envie de rireOui je ris aux Ă©clatsJ'aime celui qui m'aimeEst-ce ma faute Ă  moiSi ce n'est pas le mĂȘmeQue j'aime chaque foisJe suis comme je suisJe suis faite comme çaQue voulez-vous de plusQue voulez-vous de moiJe suis faite pour plaireEt n'y puis rien changerMes talons sont trop hautsMa taille trop cambrĂ©eMes seins beaucoup trop dursEt mes yeux trop cernĂ©sEt puis aprĂšsQu'est-ce que ça peut vous faireJe suis comme je suisJe plais Ă  qui je plaisQu'st-ce que ça peut vous faireCe qui m'est arrivĂ©Oui j'ai aimĂ© quelqu'unOui quelqu'un m'a aimĂ©eComme les enfants qui s'aimentSimplement savent aimerAimer aimer...Pourquoi me questionnerJe suis lĂ  pour vous plaireEt n'y puis rien changer. Aujourdhui moi aussi je me suis promenĂ© avec mon camarade. avec mon ami. et ses grands Ă©clats de voix de colĂšre et de rire et de portes claquĂ©es et de carreaux brisĂ©s rebondissaient sur le pavĂ© mais toujours il y avait dans la main de l’amitiĂ© le mastic du vitrier. Aujourd’hui 10 novembre 1955. je me suis promenĂ© avec lui dans la RĂ©sumĂ© Entrez, Mesdames et Messieurs, entrez
 Les jeunes et les vieux
 Entrez les amoureux ! Justement on va parler de vous, ça vous intĂ©resse
 Venez voir vivre et mourir, aimer et souffrir, comme on dit dans les chansons, les Enfants du Paradis
 Nous allons vous raconter leur destin et le vĂŽtre du mĂȘme coup
 Un marchand d’habits, la beautĂ©, la gloire, les ports d’hĂŽtel complices, les coulisses et Pierrot au clair de lune, ce sont les histoires de tout le monde et de toujours
 C’est la vie, qui ne commence ni ne finit, l’amour, la mort, hier comme aujourd’hui. » – Nino Franck, 1945 Avis Les Enfants du Paradis est un film que j’adore et ses magnifiques dialogues que l’on doit au grand PrĂ©vert y sont pour beaucoup. Je n’ai donc pas hĂ©sitĂ© trĂšs longtemps avant de me plonger dans la réédition de son scĂ©nario afin de profiter encore plus de toute la poĂ©sie de ce film et quelle poĂ©sie ! Je ne me lasse pas de lire et de relire certains passages tant je suis amoureux de ces dialogues ! Si le film est trĂšs fidĂšle au scĂ©nario, on distingue tout de mĂȘme quelques diffĂ©rences. Tout d’abord dans le nom des personnages Lacenaire s’appelle MĂ©cenaire ; FrĂ©dĂ©rick LemaĂźtre s’appelle FrĂ©dĂ©rick Leprince et les Deburau portent le nom de Taburau. Mais la principale diffĂ©rence avec le film rĂ©side dans la fin de l’histoire. Il se trouve en effet qu’une troisiĂšme Ă©poque avait Ă©tĂ© imaginĂ©e pour le film qui n’a malheureusement pas vu le jour. Elle aurait dĂ» raconter le passage de la vie de Baptiste Deburau oĂč il tue un homme en voulant dĂ©fendre sa femme. C’est ce qui arrive Ă  la fin de ce scĂ©nario Baptiste tue le marchand d’habits en voulant protĂ©ger Garance. Quand on regarde Les enfants du paradis, on s’aperçoit vite de la prĂ©sence d’une mise en abyme. Le film dĂ©bute par les 3 coups » et un rideau qui se lĂšve pour crĂ©er l’ambiance d’un théùtre dans le théùtre. De mĂȘme, la scĂšne de pantomime jouĂ©e par Baptiste dans la premiĂšre Ă©poque n’est pas sans Ă©voquer l’histoire de Baptiste, Garance et FrĂ©dĂ©rick. Avec la fin de ce scĂ©nario, on comprend cette fois que la pantomime jouĂ©e dans la seconde Ă©poque, oĂč Baptiste tue le marchand d’habits, est une façon d’illustrer le drame tragique qui se prĂ©pare. Ceci est soulignĂ© par la rĂ©plique de JĂ©richo en partie coupĂ©e dans le film Quand on pense que tous les soirs Baptiste assassine un pauvre vieux bonhomme comme moi
 et pour amuser le monde encore
 Sans parler du mauvais exemple
 Ca vous amuserait peut-ĂȘtre
 hein
 qu’un de vos clients
 une petite arsouille, attende le bon papa JosuĂ©, au coin d’une rue, et qu’il le refroidisse gentiment
 comme aux Funambules » Ce scĂ©nario est donc Ă  dĂ©couvrir en complĂ©ment du film pour mieux en apprĂ©cier toute la beautĂ© et toute la profondeur. On notera aussi que cette Ă©dition est accompagnĂ©e d’un avant-propos de Carole Aurouet sur la genĂšse des Enfants du Paradis ainsi que de la reproduction de plusieurs documents photographies, lettres, contrats
 liĂ©s au film. Un ouvrage qui plaira Ă  tous ceux qui ont apprĂ©ciĂ© le film ou tout simplement qui aiment la poĂ©sie de PrĂ©vert. Pour moi c’est un grand coup de cƓur ! A dĂ©couvrir Ă©galement, l’exposition Les enfants du Paradis Ă  la CinĂ©mathĂšque jusqu’au 23 janvier 2013. Extraits Extrait 1/3 BAPTISTE – Quand j’étais malheureux
 je dormais
 je rĂȘvais
 Mais les gens n’aiment pas qu’on rĂȘve
 souriant alors ils vous cognent dessus histoire de vous rĂ©veiller un peu »  Les yeux soudain brillants, les dents serrĂ©es. Heureusement, j’avais le sommeil dur », plus dur que les coups, et je leur Ă©chappais en dormant, en rĂȘvant
 Oui je rĂȘvais
 j’espĂ©rais, j’attendais
 Brusquement. C’est peut-ĂȘtre vous que j’attendais ! GARANCE ironique. – DĂ©jĂ  ! BAPTISTE trĂšs grave. – Pourquoi pas
 Je vous voyais peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  dans mes rĂȘves, ne souriez pas
 nous ne savons rien de ces choses-lĂ  et peut-ĂȘtre qu’aujourd’hui en me jetant cette fleur
 peut-ĂȘtre m’avez-vous rĂ©veillĂ© pour toujours ! GARANCE surprise et touchĂ©e. – Quel drĂŽle de garçon vous faites ! BAPTISTE la regardant Ă©merveillĂ©. – Comme vous ĂȘtes belle
 GARANCE haussant les Ă©paules. – Je ne suis pas belle
 Je suis vivante
 c’est tout ! BAPTISTE approchant son visage du sien et la voix tremblante d’émotion. – Vous ĂȘtes la plus vivante
 Jamais je n’oublierai cette nuit
 et la lumiĂšre de vos yeux. GARANCE – Oh la lumiĂšre ! Elle sourit. Une petite lueur comme tout le monde. Extrait 2/3 BAPTISTE – La lune
 bien sĂ»r
 la lune Ă©clatant d’un triste rire c’est mon pays, la lune ! A mi-voix avec une sourde amertume. Celui-lĂ  n’est pas des nĂŽtres, il n’est pas nĂ© comme nous. Une nuit que la lune Ă©tait pleine il est tombĂ©, c’est tout ! Hochant la tĂȘte et imitant toujours les autres ». Et il ne veut rien entendre
 et il ne veut rien comprendre
 et il rĂȘve de choses impossibles
 Brusquement. Et pourquoi
 impossibles
 puisque je les rĂȘve ces choses » ! Extrait 3/3 GARANCE levant ses yeux brillants de plaisir. – Ecoute FrĂ©dĂ©rick, Ă©coute le paradis ! J’aime les entendre rire, comme cela aux Ă©clats ! Secouant doucement et tristement la tĂȘte. Je riais comme cela moi aussi autrefois, oui, j’éclatais de rire, sans raison, sans penser Ă  rien d’autre qu’au rire
 soupir
 et maintenant ! FREDERICK – Maintenant tu es triste ? GARANCE – Non
 je ne suis pas triste
 mais je ne suis pas gaie non plus. Souriant avec mĂ©lancolie. Dans la boĂźte Ă  musique un petit ressort s’est cassé  se tournant Ă  nouveau vers la scĂšne et l’air est toujours le mĂȘme, mais la musique a changĂ© ! Note 1943 2012 pour la prĂ©sente Ă©dition – 173 pages – ISBN 978-2-07-013857-9 Jacques PrĂ©vert 1900-1977 – Français Heureux papa de Culturez-vous ! Trentenaire parisien passionnĂ© par l'art, la culture, le patrimoine et les voyages, je suis un flĂąneur professionnel et un Ă©ternel curieux 😉 JacquesPrĂ©vert. (Hahaha) Je suis comme je suis, Je suis faite comme ça, Quand j’ai envie de rire Oui, je ris aux Ă©clats. J’aime celui qui m'aime, Est-ce ma faute Ă  moi Si ce n’est pas le mĂȘme Que j’aime Ă  chaque fois? Je suis comme je suis, Je suis faite comme ça, Que voulez-vous de plus? Que voulez-vous de moi? (Hahaha) Je suis faite pour plaire,

Pourquoi on m'a coupĂ© la tĂȘte? Je peux bien le dire maintenant, tout s'efface avec le temps. C'Ă©tait si simple, vraiment. J'Ă©tais allĂ© passer la soirĂ©e chez des amis mais il y avait beaucoup de monde et je m'ennuyais. A cette Ă©poque j'Ă©tais un peu triste et j'avais facilement mal Ă  la tĂȘte. Cette atmosphĂšre de fĂȘte m'irritait et me fatiguait. Je pris congĂ©. La maĂźtresse de maison me prĂ©vint que la minuterie Ă©tait dĂ©traquĂ©e et que l'ascenseur Ă©tait en panne lui aussi. — Je peux vous faire un peu de lumiĂšre, attendez. — De la lumiĂšre, vous plaisantez, lui dis-je, je suis comme les chats, moi, je vois clair la nuit. — Vous entendez, dit-elle Ă  ses amis, il est comme les chats, c'est merveilleux, il voit clair la nuit. Pourquoi avais-je dit cela, une façon de parler, une phrase polie et qui se voulait spirituelle, dĂ©gagĂ©e. Je commençais Ă  descendre pĂ©niblement les premiĂšres marches de l'escalier et les petites barres de cuivre du tapis faisaient un bruit curieux sous mes pas qui glissaient. J'Ă©tais dans une si noire obscuritĂ© que j'eus d'abord envie de remonter et d'appeler. Je fouillais d'abord mes poches, mais vainement, pas d'allumettes. Je m'assis et rĂ©flĂ©chis, Ă  quoi, je ne sais plus, j'attendais peut-ĂȘtre que quelqu'un vĂźnt Ă  mon secours sans, bien entendu, savoir ou deviner que j'avais besoin d'aide. Me relevant pĂ©niblement et ne trouvant pas la rampe, je me heurtais violemment contre un mur et me mis Ă  saigner du nez. Cherchant dans mes poches un mouchoir, je mis enfin la main sur une boĂźte d'allumettes avec, fort malencontreusement, une seule allumette dedans. Je rallumai avec d'infinies prĂ©cautions et, cherchant une nouvelle fois la rampe, j'aperçus d'abord dans un miroir, sur le palier de l'Ă©tage oĂč je m'Ă©tais arrĂȘtĂ©, mon visage couvert de sang. Et ce fut Ă  nouveau l'obscuritĂ©. Je me trouvais de plus en plus dĂ©semparĂ©. Soudain, Ă©tendant au hasard, Ă  tĂątons, la main, je touchai un serpent qui se mit Ă  glisser. Charmante soirĂ©e. Ce serpent, c'Ă©tait tout simplement la rampe que par bonheur j'avais retrouvĂ©e et qui rampait doucement sous ma main qui venait d'essuyer mon visage si stupidement ensanglantĂ©. Je me mis alors Ă  rire j'Ă©tais sauvĂ©. Et comme je descendais allĂšgrement mais prudemment, je fus tout Ă  coup renversĂ© par quelqu'un ou quelque chose qui, Ă  toute vitesse, lui ou elle aussi, descendait en mĂȘme temps qu'une petite flamme, sans aucun doute celle d'un briquet. Me relevant encore une fois, je marchai Ă  nouveau dans le noir, mes deux mains devant moi. Ces deux mains rencontrĂšrent le mur et le mur cĂ©da... Ce n'Ă©tait pas le mur mais une porte entrouverte. Soudain de la musique et de la lumiĂšre venant des Ă©tages supĂ©rieurs ! Sans aucun doute des invitĂ©s qui, Ă  leur tour, descendaient et que la maĂźtresse de maison accompagnait, un flambeau Ă  la main. Vraiment, je ne savais oĂč me mettre et ce n'Ă©tait pas une façon de parler; aussi, profitant de cette porte pour me dissimuler, je pĂ©nĂ©trai plus avant, quand tout Ă  coup, dans la lumiĂšre qui grandissait, je dĂ©couvris un corps Ă©tendu Ă  mes pieds. C'Ă©tait le corps d'Antoinette. Elle Ă©tait lĂ , couchĂ©e, les yeux ouverts, la gorge aussi. Antoinette avec qui j'avais vĂ©cu si longtemps et qui, le mois dernier, m'avait abandonnĂ©. Antoinette que j'avais suppliĂ©e, que j'avais mĂȘme menacĂ©e. Je ne pus retenir un cri. De terreur, ce cri et de stupeur aussi. La maĂźtresse de maison, les invitĂ©s se prĂ©cipitent, des portes s'ouvrent, d'autres lumiĂšres bientĂŽt se mĂȘlent Ă  la leur, portĂ©es par d'autres locataires dĂ©shabillĂ©s, terrorisĂ©s et blĂȘmes. Beaucoup de temps dĂ©jĂ  s'Ă©tait Ă©coulĂ© depuis que j'avais pris congĂ© et j'Ă©tais lĂ , muet et couvert de sang, hagard comme dans les pires histoires. PrĂšs du oorps de mon amie perdue et — en quel Ă©tat — retrouvĂ©e, sur le parquet, une lame luisait comme un morceau de lune dans un ciel Ă©toile. Dans chaque main tremblante une lumiĂšre bougeait. PrĂ©sence inexplicable ou bien trop expliquĂ©e. Vous voyez d'ici le procĂšs le pourvoi rejetĂ©, le petit verre, le crucifix Ă  embrasser et encore comme une lune, le couperet d'acier. Que voulez-vous, mettez-vous Ă  ma place. Que pouvais-je dire, que pouvais-je raconter? J'avais passĂ© un trop mauvais quart d'heure dans les mornes tĂ©nĂšbres de ce noir escalier et j'avais eu la folle imprudence d'affirmer je vois clair la nuit, moi, je suis comme les chats. Qui m'aurait cru alors et sans me rire au nez ? Oui, j'en suis sĂ»r, on m'aurait ri au nez pendant de longues, de trop longues annĂ©es Ă  mon grĂ©. J'ai prĂ©fĂ©rĂ© me taire plutĂŽt que d'ĂȘtre ridiculisĂ©. Jacques PrĂ©vert

PQGx. 79 13 142 241 154 173 14 150 246

jacques prévert je suis comme je suis